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Odor : “L’amour et l’adrénaline, mon seul remède, je connais rien d’autre”

Odor

© Josic Jégu

À l’occasion de la sortie de sa nouvelle mixtape Adrénaline, Odor nous présente son univers et nous accorde quelques mots.

Comment as-tu commencé dans la musique ? Quel a été ton parcours musical ?

Je fais partie d’une famille de musiciens, mon père et mon grand frère font de la guitare, ce qui m’a fait grandir dans une certaine ambiance musicale. J’ai commencé par faire du saxophone à partir du CM2, pendant 5 ans. J’avais vraiment l’envie d’avoir mon propre instrument. J’écoutais déjà beaucoup de rap (Disiz, NTM, IAM, Dr. Dre, Eminem…), mais c’est véritablement vers l’âge de 15 ans que je me suis ouvert davantage.

J’ai commencé à écrire des textes dans le bus, en rentrant au lycée à Angers. Je prenais plaisir à étudier le rap et gratter mes propres textes pour faire passer le temps. Cette passion s’est développée et ne m’a jamais quitté.

Peux-tu nous décrire ton style musical en quelques mots ?

Je suis influencé par énormément de styles différents. J’essaie beaucoup de choses. Je considère ma musique comme à mi chemin entre le rap et la pop. J’aime autant faire de la musique sur de la trap, de la lo-fi, de la drum’n bass, du boom bap, de l’électro. Je ne me cantonne pas à un style en particulier. Des titres comme Saïtama ou Cépalateuf proviennent notamment de mon affection pour Grems, un des plus gros piliers du style rap/musique électronique.

Quel est ton processus de création ?

Il est assez varié mais ce qui est le plus fréquent c’est le matin au réveil, avec un café devant mes enceintes où je laisse tourner des instrumentales et commence à écrire ce qui me vient. Je trouve l’inspiration quand je sors, quand je vois du monde, quand je bouge à droite à gauche. Parfois, je ressens vraiment le besoin de créer mais sans réussir à produire des choses qui me plaisent véritablement. Finalement, je pense qu’il n’y a pas tellement de règles. J’explore en permanence selon ce qui vient.

Un des beatmakers avec qui je bosse le plus en ce moment c’est Sparkee X. Il m’envoie un tas d’instrumentales. Je me mets moi-même de plus en plus à la production. Sur Adrénaline j’ai travaillé sur 3 prods. Je peux partir d’une boucle de piano que je vais composer et imaginer ce qui pourrait l’accompagner. Cela me permet de moins me brider que sur une instrumentale entièrement construite.

Pourquoi avoir choisi Adrénaline comme titre pour ta mixtape ?

De manière générale, l’adrénaline est vraiment ce qui me fait le plus me sentir en vie ! Je suis toujours en quête d’adrénaline avec les concerts et la création de morceaux. Mon précédent projet, Inodore synthétise complètement le contraire : sans âme, sans ressenti, sans émotion, sans sensation. Adrénaline s’inscrit comme l’élixir, la solution.

La cover de la mixtape est une photo de moi très jeune. Elle symbolise une période de ma vie assez compliquée. Depuis toujours je ressens un certain vide et j’ai envie de me sentir en vie. L’adrénaline est mon leitmotiv pour avancer, avec ses avantages et ses limites. Le premier morceau Karma synthétise l’univers du projet.

Avec le titre Pâturages, tu exposes là d’où tu viens, une partie de ton parcours personnel. Que souhaitais-tu mettre en lumière ? Pourquoi ce choix ?

Avec Lapin Business et Pâturages je voulais mettre en avant le fait que je suis un garçon qui vient de la campagne. À travers ma musique, je souhaite être le plus transparent et le plus sincère possible, même si j’adore aussi créer et proposer des égotrips, des choses plus fictives. Avec Pâturages je voulais également parler de mon rapport à la sexualité, la libido. Dans le refrain, les paroles « J’finis jamais c’que j’commence » était assez évidentes quand j’ai écrit le morceau. Cela traduit le fait d’être éparpillé. De plus, je me fixe beaucoup moins de limites aujourd’hui et je trouve ça cool de se décomplexer sur certains sujets.

Dans les morceaux Street Cred et Lapin Business tu recours à un egotrip teinté d’humour et d’autodérision. Peux-tu nous expliquer cette volonté ?

Je suis très naturel et spontané dans l’écriture. Je ne m’identifie pas à certains stéréotypes. Je souhaitais partager ce en quoi je crois, ce que je ressentais à un moment donné. La base du refrain est un cri de guerre sur ce que je suis vraiment.

Le titre Zombie 3 fait écho à Zombieland dans l’EP Inodore, ainsi que Zombie 2 dans l’EP Jeu de fléchettes et Zombie au début de ta carrière. Peux-tu nous parler de ce cycle ?

Zombie 2 est un des morceaux qui est le plus ressorti de Jeu de fléchettes à l’époque. Là où Zombie 2 était très introspectif, Zombie 3 est une manière de montrer la fête d’un soir, que plus rien n’a d’importance. J’y expose une soirée en centre-ville inspirée de là d’où je viens, la ville d’Angers.

À ce propos, tu fais de nombreuses fois référence à Angers. Que penses-tu de la scène artistique de la ville ?

Elle est très éclectique ! J’ai des amis qui font du rock, de l’électro, de la pop. Je trouve qu’il y a énormément de talents comme Jeunesaint, Stav, Joh Berry, Tibi … J’aimerai beaucoup que la ville rayonne à l’échelle nationale, affirme son identité et sa culture.

Quel est ton texte le plus personnel au sein de ce nouveau projet ? As-tu des phases en particulier que tu souhaites relever ?

Sans hésitation, je dirai Karma. Le texte est entièrement sincère, sans egotrip. J’affectionne particulièrement la phrase “L’amitié pour que ça roule, il faut de l’entretien” ou “J’serai en costard à jouer du violoncelle pendant que coule le bateau”. Celle-ci fait référence à Titanic, au moment où le bateau coule et que l’orchestre continue de jouer. “L’amour et l’adrénaline mon seul remède j’connais rien d’autre” et “J’finirai comme j’ai commencé, le sourire aux lèvres dans le chaos” synthétisent véritablement l’ensemble du projet.

Peux-tu nous parler de ta série de freestyles Prototype sur Instagram ?

Je voulais me faire plaisir. Avant de sortir Prototype, seuls Jeu de fléchettes et Inodore étaient sortis. La sortie de l’EP Inodore est arrivée au même moment que le premier confinement. À partir de là, j’ai eu une réelle détermination pour être présent, sortir de la musique. Le titre de cette série signifie que que je ne me mettais aucune limite, je voulais tester des choses. On a sorti 16 vidéos entre janvier et décembre 2021. DJ Spok m’a accompagné et à réalisé la majorité des vidéos. J’ai voulu me rendre compte de mon niveau sur les instrumentales que j’aimais le plus dans le rap-game actuel. Cela m’a permis de développer encore mes compétences par la pratique.

Quels sont tes objectifs pour la suite ?

Aller encore plus loin dans le processus créatif, l’identité musicale et l’écriture. Grâce à Sparkee X, je me suis ouvert à de nouveaux horizons musicaux. Le projet Adrénaline est vraiment une mixtape où l’on a rassemblé tous les morceaux que l’on avait sorti en 2021, avec quelques autres inédits. J’ai aussi hâte de reprendre les concerts en 2022, j’espère pouvoir défendre cette nouvelle mixtape sur scène. J’y suis très à l’aise et je prend énormément de plaisir lors des lives. Et puis continuer d’apprécier la vie peu importe les conditions, toujours essayer de rester positif.

Pour écouter la mixtape Adrénaline c’est par ici.

Pour suivre l’actualité d’Odor sur son Instagram.

Propos recueillis par Victor Semler-Collery

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