0 Shares 1981 Views

Christian Dotremont – Centre Pompidou

5 décembre 2011
1981 Vues
Centre Pompidou

Pour la première fois dans un musée français, le Centre Pompidou rassemble soixante-dix logogrammes sélectionnés parmi les plus beaux et les plus importants dans plusieurs collections publiques et privées belges et françaises. À cette occasion, il dévoile un fonds récemment enrichi par la remarquable donation de Pierre et Micky Alechinsky.

Né à Tervuren, près de Bruxelles, Dotremont, entre très tôt en contact avec les surréalistes belges. Après un séjour à Paris sous l’Occupation durant lequel il rencontre artistes et écrivains, il fonde en 1947 le groupe « surréaliste révolutionnaire », puis l’année suivante à Paris avec Appel, Constant, Corneille, Jorn et Noiret le groupe « international d’art expérimental » Cobra. Dotremont rencontre Pierre Alechinsky en 1949 avec lequel il collaborera souvent à des oeuvres à deux pinceaux. Deux ans plus tard, Dotremont reçoit une bourse de l’Institut danois pour étudier l’art populaire de ce pays. C’est à Copenhague qu’il rencontre celle qui sera épisodiquement sa compagne et lui inspirera de nombreux écrits, poèmes et logogrammes. Atteint de tuberculose, Dotremont fait l’expérience du sanatorium, à Silkeborg, en compagnie d’Asger Jorn. Il relate ce séjour dans son roman La Pierre et l’Oreiller publié chez Gallimard en 1955. Peu après, il fait son premier voyage, déterminant, en Laponie finlandaise, où la contemplation des paysages immaculés a sa part dans l’invention du logogramme.

Recherchant “l’unité d’inspiration verbale-graphique”, Dotremont propose “des dessins de mot, des peintures de langage”, habituellement tracés avec vigueur à l’encre noire et au pinceau sur des feuilles de papier blanc aux formats variables. Les logogrammes sont des poèmes, écrits en état de grande spontanéité, dont les éléments scripturaux, lettres de l’alphabet, chiffres arabes, ponctuations, se dégageant de la norme graphique, se trouvent “distordus, dynamisés, rendus méconnaissables”. Pour préserver la signification de ces nuées de signes, à la lisibilité menacée, Dotremont reporte toujours le poème, l’aphorisme ou le petit dialogue, souvent humoristique, au crayon au bas de la feuille, d’une fine écriture d’écolier. En 1976, lors de l’un de ses nombreux séjours en Laponie, Dotremont est accompagné de Caroline Ghyselen, qui photographie “logoneiges” et “logoglaces” tracés avec un bâton dans “l’immense papeterie qu’est l’Extrême-Nord”. »

Christian Briend, conservateur du musée national d’art moderne

Aux mêmes dates au Centre Pompidou :

 

 

A découvrir également sur Artistik Rezo :
Les expositions à voir à Paris pendant les vacances de Noël

Christian Dotremont

Du 12 octobre 2011 au 2 janvier 2012, de 11h à 21h

Tarifs : 12 € ou 10 € // Tarif réduit : 9 € ou 8 € (selon période)

Centre Pompidou
Galerie d’art graphique
M° Hôtel de Ville ou Rambuteau

www.centrepompidou.fr

Articles liés

« Six personnages en quête d’auteur » : le Pirandello magnifique de Marina Hands
Spectacle
153 vues

« Six personnages en quête d’auteur » : le Pirandello magnifique de Marina Hands

La comédienne Marina Hands signe sa première mise en scène avec la captivante pièce de Pirandello, qui avait fait scandale dans les années 1920. Avec l’auteur Fabrice Melquiot qui a réalisé une traduction nouvelle, elle adapte le texte et...

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”
Agenda
3685 vues

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”

À partir du 12 juin 2024 et pour la première fois, le Petit Palais ouvrira ses portes aux artistes d’art urbain, les invitant à engager un dialogue subtil avec ses collections permanentes et son architecture. Une véritable exploration d’art...

“Symfolia” : une ode à l’art, à la musique et à l’environnement à voir à la Philharmonie de Paris
Agenda
108 vues

“Symfolia” : une ode à l’art, à la musique et à l’environnement à voir à la Philharmonie de Paris

À l’occasion des Jeux Olympiques 2024, la Philharmonie de Paris dévoile la sculpture monumentale de l’artiste américaine Rachel Marks. Visible jusqu’au 8 septembre, cette œuvre s’inscrit dans le cadre des Olympiades Culturelles, une initiative visant à faire dialoguer l’art...