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Festival d’Avignon 2015, Olivier Py ouvre le rideau

1 avril 2015
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69e édition du Festival d’Avignon

Du 4 au 25 juillet 2015

Ouverture de la billetterie le 15 juin 2015

www.festival-avignon.com

Du 4 au 25 juillet 2015

Écourtée de deux jours par rapport à 2014, la 69e édition du Festival d’Avignon se déroulera sous le signe d’un “grand et beau bruit, non pas de celui qui empêcherait d’entendre le chant du monde mais de ce bourdonnement des foules désirantes, de ce tohu-bohu des fêtes, de ce tintamarre des espérances”, selon son directeur Olivier Py.

C’est au 104 à Paris que le directeur du festival a dévoilé ce qui sera selon lui un feu d’artifice malgré les resserrements budgétaires, notamment la baisse de 5 % des subventions de la ville d’Avignon. Avant de se lancer dans la présentation de ce qui demeure le plus grand événement théâtral, Olivier Py a diffusé une carte de France pointant les disparitions de festivals et autres manifestations culturelles. C’est par dizaines que se comptabilisent les annulations cette année sur le territoire français, faute de moyens financiers. Mais sous la formule “Je suis l’autre” en écho à la tragédie du mois de janvier, Olivier Py maintient le cap d’une culture apte à fortifier un projet de société ouvert sur tous les destins et soucieuse de fraterniser avec toutes les utopies, dès lors qu’elles humanisent et s’opposent aux replis mortifères. Au passage, Olivier Py a cru bon de remercier Manuel Valls qui, bien qu’ayant baissé les dotations aux maires, les a enjoints de ne pas diminuer leurs aides à la culture. Au final, malgré la crise, la programmation d’Avignon sera riche et porteuse d’une exigeante volonté de transcender les violences et barbaries de l’époque.

Le festival comptera 56 propositions, parmi lesquelles 38 spectacles dont une vingtaine de théâtre qui s’équilibrent à 50-50 entre la France et les pays étrangers, 7 consacrés à la danse et autant à la musique, les interdisciplinaires s’y ajoutant avec d’innovantes propositions. Côté théâtre, l’ouverture est large avec la Pologne (Kristian Lupa), la Russie (Kirill Serebrennikov), l’Argentine (Mariano Pensotti, Claudio Tolcachir, Sergio Boris), l’Allemagne (Thomas Ostermeier), le Portugal (Tiago Rodrigues)… De l’Hexagone viendront le jeune Benjamin Porée qui montera la Trilogie du revoir de Botho Strauss, Nathalie Garraud avec Soudain la nuit d’Olivier Saccomano et Olivier Py lui-même qui sera dans la Cour d’Honneur avec Le Roi Lear, pièce sur laquelle “il rêve et travaille depuis trente ans”. Il faut noter que beaucoup de pièces sont non pas “de” mais “d’après”, ce qui est symptomatique d’une vivace et productive tendance des metteurs en scène à adapter ou récrire, tel Olivier Martin-Salvan avec Ubu sur la butte d’après Alfred Jarry ou Jonathan Châtel avec Andreas d’après Le Chemin de Damas d’August Strindberg.

La danse affermit son ancrage à Avignon avec de belles signatures, telles qu’Angelin Prelocaj, Hofesh Shechter, Emmanuelle Vo-Dinh, Gaëlle Bourges, Eszter Salamon, Fatou Cissé… À tout cela s’ajoutent des expositions dont un hommage à Patrice Chéreau, un feuilleton philosophique autour de La République de Platon, des propositions envers le jeune public, des pépites de poésie avec le retour de Valère Navarina, des soirées uniques avec des stars telles que Fanny Ardant sur un texte de Christa Wolf ou Isabelle Huppert avec le marquis de Sade. Enfin, la clôture de cette prometteuse 69e édition aura lieu le 25 juillet avec Robin Renucci et l’orchestre régional Avignon-Provence dans une formule littérature et musique associant Dimitis Dimitriadis et Martin Romberg.

 
Émilie Darlier

 

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