Hamlet baroque et rock au Théâtre 14
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Baroque, fougueux, charnel et vivant, tel est le Hamlet donné actuellement au Théâtre 14. C’est un régal tragique et comique à la fois, incarné par une brochette d’acteurs vibrants et Grégory Baquet en jeune prince danois au look de rocker. A savourer au plus vite !
Un classique au rythme d’enfer

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La Compagnie « Les Larrons » s’empare du plus grand classique de Shakespeare avec un vrai bonheur et leur metteur en scène, Xavier Lemaire, met la pièce à la portée de tous grâce à une adaptation actualisée et enlevée. Dans un décor à la simplicité efficace, deux escaliers face à face qui s’emboitent et figurent tour à tour le château et les appartements royaux, une dizaine de comédiens, emmenés par un Grégory Baquet frémissant d’énergie, incarnent la cour du nouveau roi Claudius qui vient d’assassiner son frère, le père d’Hamlet. Au milieu d’ une atmosphère crépusculaire et de brumes nordiques (lumières de Didier Brun), on voit apparaître le spectre de ce dernier, venu demander à son fils de le venger. Ici, le fantastique sourit au burlesque, le royaume du Danemark nargue la froide Angleterre.
Une bande dessinée tragi-comique

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Il y a un coté très BD dans le spectacle, avec des comédiens qui jouent à fond l’incarnation symbolique et des scènes croquées avec un tempo burlesque et musical. Autour du héros, Pia Chavanis est une Ophélie plus vraie que nature, émouvante en diable, Manuel Olinger un Claudius diabolique, Philipp Weissert incarne avec beaucoup de puissance et de sincérité Laërte, le frère d’Ophélie, victime involontaire du carnage final. Didier Niverd est un Polonius sirupeux à souhait, mais tous les comédiens, camarades d’Hamlet ou chanteurs, complices de la folie du héros, sont remarquables. Il faut souligner que le texte, simplifié et actualisé, nous permet de suivre l’action durant deux heures et trente minutes, alors que la version intégrale dure cinq heures ! La musique de Frédéric Jaillard, les costumes de Virginie H, les combats réglés par François Rostain participent au bonheur de ce spectacle populaire où chacun peut facilement se retrouver et savourer Shakespeare. Un régal !
Hélène Kuttner
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