0 Shares 1229 Views

La Conversation – Théâtre Hébertot

28 novembre 2012
1229 Vues
La Conversation - Theatre Hebertot

C’est l’adaptation d’un livre au titre éponyme paru aux Editions Héloïse d’Ormesson en septembre 2011. L’académicien Jean d’Ormesson y a imaginé une conversation entre Bonaparte et Jean-Jacques Régis de Cambacérés. Bien que fictive, celle-ci se nourrit de propos authentiques issus de journaux intimes et de Mémoires de Bonaparte. Nous sommes aux Tuileries, au lendemain du 18 Brumaire (hiver 1803/1804). Le Premier Consul y tente de convaincre son deuxième Consul , complice à qui il ne cache rien et demande tout, d’adhérer à son projet visant à asseoir sa légende de son vivant en créant un Empire.

Bonaparte, pas encore Napoléon donc, audacieux, conquérant, déterminé… mais aussi pédant et mégalo, est un brillant orateur qui connaît ses hommes. Il sait ainsi que Cambacérés lui est acquis et l’admire. Peu à peu, il l’enferme dans ses filets pour l’amener non seulement à accepter mais également à défendre sa décision de s ‘autoproclamer Empereur ! De fait Cambacérés est sous le charme certes mais il ne demeure pas moins stupéfait de cette audace, voire de cette folie. Pourtant, la force de conviction du fin stratège portera ces fruits…

Outre ses rêves de grandeur, Bonaparte -car c’est surtout lui qui parle- aborde des sujets divers, du plus sérieux au plus futile. Talleyrand, Fouché ou encore Robespierre, mais aussi sa famille qui lui empoisonne la vie, l’enfant qu’il espère de Joséphine, les plaisirs de la table… ou encore cette dispute de femmes, au nom desquelles Joséphine, à propos d’un châle (une tirade d’anthologie!). Le rire est donc aussi au rendez-vous.

La Conversation - Theatre HebertotFace à face, d’excellents comédiens. Le jeune Maxime d’Aboville incarne magnifiquement le fougueux, et si futé, Bonaparte. Si, dans un premier temps, notre oreille peut être irritée par son timbre vraiment perçant, on s’y habitue et on n’y prend vite plus garde. L’œil vif et perçant, la diction impeccable malgré le débit si rapide, le geste précis, il a tout de Bonaparte, y compris sa taille. Sa prestation est, n’ayons pas peur de le dire, carrément impériale ! Alain Pochet est également dévolu à son rôle. A l’écoute, stoïque en toute circonstance, il déploie un jeu tout en délicatesse et distinction pour faire un contrepoids parfait.

Pour parfaire ce tableau, ajoutons la mise en scène d’une sobriété efficace du jeune et talentueux Jean-Laurent Silvi, les magnifiques costumes signés Pascale Bordet et un superbe bureau… Napoléon et et vous saurez qu’un magnifique moment de théâtre vous attend !

Caroline Fabre

La Conversation 

De Jean d’Ormesson

Mise en scène de Jean Laurent Silvi

Avec Maxime d’Aboville et Alain Pochet

Du mardi au samedi à 19h
Réveillon de la Saint Sylvestre : représentation à 19h
Relâche exceptionnelle les 24 et 25 décembre

Durée : 1h05


Théâtre Hébertot

78, bld des Batignolles
75017 Paris
M° Rome ou Villiers

www.theatrehebertot.com

A découvrir sur Artistik Rezo : 

[Photo : DR]

Articles liés

Concerto pour violon de J. Brahms à la Salle Gaveau
Agenda
64 vues

Concerto pour violon de J. Brahms à la Salle Gaveau

Pour les amoureux de concert classique, la Salle Gaveau nous promet de la haute qualité avec un nouveau concert en mais avec J. Brahms et l’orchestre de CRR de Paris.  Au programme :  J.BRAHMS Concerto pour violon en ré...

Récital de piano avec Barry Douglas à la Salle Gaveau
Agenda
62 vues

Récital de piano avec Barry Douglas à la Salle Gaveau

Médaille d’Or du Concours Tchaïkovski en 1986, Barry Douglas se produit en récital sur toutes les grandes scènes du monde – du Royaume-Uni au Mexique, des PaysBas aux États-Unis. Il est l’invité de prestigieux orchestres, parmi lesquels le BBC...

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon
Spectacle
194 vues

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon

Projetant la pièce de Molière au 18° siècle, sous la tutelle du Marquis de Sade, Macha Makeïeff fait de cet anti-héros un prédateur sulfureux et languissant, interprété avec brio par Xavier Gallais dans un décor unique. Une course à...