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La petite fille moche

17 juillet 2009
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Le murmure d’une cour de récréation. Un toboggan, une énorme poupée, une cabane d’une blancheur bleutée sur fond sombre. L’ambiance est celle d’un rêve, plus précisément celle d’un rêve d’enfant. Sur scène, le comédien masqué incarne tour à tour plusieurs personnages de huit ans, chacun ayant sa propre souffrance, une souffrance que chacun de nous, à un moment donné, a connu durant son enfance : il y a Océane, la petite fille moche, dont les cours de danse classique sont une véritable torture; il y a Aina, la petite fille noire adoptée, confrontée aux questions de son origine, il y a Lucas, le turbulent, et quelques autres encore.

 

La distance du masque rend l’imaginaire disponible et permet de s’émanciper de la présence et de la réalité physique du comédien. Le spectateur peut ainsi plus facilement faire le saut dans le monde de l’enfance. Portée par le masque, la gestuelle de Julien Daillère, souple tout en étant volontairement maladroite, donne à voir sans problème la silhouette d’enfants de huit ans. Alors cela fonctionne, on écoute, attentif, ces petites souffrances que l’on reconnait pour les avoir nous-mêmes endurées ou bien pour les avoir vues ressenties par les enfants, à travers notre regard adulte.

 

Le texte, rédigé avec l’aide d’un psychologue pour enfant, fait entendre avec finesse la compréhension souvent pertinente que les enfants ont des choses qui les entourent. Alors, c’est comme si un monde plein de sensibilités que nous avions oublié se révélait à nous de nouveau, tout en étant drôle par moments. D’ailleurs, selon la metteuse en scène Patricia Koseleff , les enfants s’amusent beaucoup à voir le spectacle. « C’est leur monde, explique-t-elle, ils le connaissent, ils savent ce que c’est. Les adultes eux, endurcis par la vie et par leur expérience, semblent être plus touchés justement parce qu’ils ont oublié combien l’on est sensible à cet âge là, et la culpabilité peut très vite se faire sentir ».

On sort donc extrêmement ému de La petite fille moche, un spectacle très touchant et d’une grande beauté.

 

Texte et jeu : Julien Daillère (lauréat national Envie d’Agir en 2008).
Mise en scène – Patricia KOSELEFF avec la participation de Rémy CORTESI
Musique – Julie AUSTRUY
Décors 2008 – Mioko TANAKA,
Lumière – Mathieu COURTAILLIER

 

Chloé Goudenhooft

 

Du 08 au 31 juillet 2009 au Festival Off d’Avignon
Tous les jours à 10h45

Théâtre Tremplin

8ter rue Cornue

84000 Avignon
Réservations : 04 90 85 05 00
Tarifs : TP 14 euros, AF&C 10 euros, enfants 7 euros

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