0 Shares 1255 Views

Nos Serments – La Colline

19 janvier 2015
1255 Vues
sements1

Nos Serments

Texte de Guy-Patrick Sainderichin et Julie Duclos

Très librement inspiré du film La Maman et la putain de Jean Eustache

Mise en scène de Julie Duclos

Avec Maëlia Gentil, David Houri, Yohan Lopez, Magdalena Malina, Alix Riemer    

Jusqu’au 14 février 2015

Du mercredi au samedi à 20h30

Le mardi à 19h
Le dimanche à 15h30

Durée : 2h45

Tarifs : de 9 € à 29 €

Réservations au
01 44 62 52 52

La Colline
15, rue Malte-Brun
75020 Paris

M° Gambetta
(lignes 3 et 3 bis)

www.colline.fr

Jusqu’au 14 février 2015

Avec sa compagnie L’In-Quarto, Julie Duclos poursuit sa dissection théâtrale du rapport amoureux, à travers une génération qui a 20 ans peu après 68. Personnages et scénographie emmènent le public sur les traces d’un passé récent au charme lointain.

 
sem3Une jeune femme et son ami sont dans leur appartement. Ils sont jeunes, ils s’aiment, elle travaille, lui non. Lui croise une autre jeune femme qu’il fait venir chez lui en l’absence de son amie, cette dernière étant au courant et l’acceptant très volontiers.

Puis les deux jeunes femmes finissent par se rencontrer de plus en plus souvent dans ce même appartement, le trio s’écoute, échange, partage, tolère et s’aime. On fait face ainsi à une génération qui a choisi de s’interroger sur l’élargissement du couple et qui a affronté tranquillement les questions de l’infidélité qui, pour eux, n’en est d’ailleurs pas une. Le thème éternel des utopies amoureuses se déroule ainsi au fil des scènes dans l’appartement, dans un temps qui colle au temps réel avec de longues séquences dialoguées. Seule interruption dans cette construction, de longues scènes extérieures qui ont été filmées et sont projetées sur le mur du fond.

sem2Il se passe au total fort peu de choses mais le couple est fortement repensé à travers une volonté de tout se dire et ne jamais se mentir. Inspiré au départ du film de Jean Eustache, le spectacle part librement dans des sphères cinématographiques où semblent passer Godard ou Philippe Garrel.

Dominent une écriture très réaliste, un jeu naturel “comme au cinéma”, un rythme, un phrasé, des déplacements et une lumière qui baignent l’ensemble dans une atmosphère de véridique et style en direct. Lui-même resté dans un léger éclairage qui permet d’éviter la coupure nette salle et plateau, le public écoute et suit les personnages comme des amis chez qui on prend un verre. Plateau et spectateurs sont en somme copain-copain.
 
L’intimité créée est sillonnée d’humour, notamment à travers le personnage du garçon désabusé et tendre. L’ensemble demeure mené de manière homogène après un gros travail d’improvisations par la compagnie et le trio amoureux se construit au fil d’échanges bien menés. On retourne vers des idées en rupture avec les schémas bourgeois, on pense à Sartre et Beauvoir, on se souvient de Barthes et on regarde le spectacle presque comme un reportage des années 70, une expérience love and peace, un joli décalage avec le présent sous le charme de l’époque. La nostalgie peut prendre à l’image du spectacle, avec une tonalité joliment neutre, une lumière douce et régulière où s’écoulent tranquillement des expériences sur fond d’utopie.

Émilie Darlier   

[Photos © Élisabeth Carecchio]    

Articles liés

“Je ne serais pas arrivée là, si… ” débarque au théâtre Antoine dès le 23 avril !
Agenda
123 vues

“Je ne serais pas arrivée là, si… ” débarque au théâtre Antoine dès le 23 avril !

“Je ne serais pas arrivée là, si… ” Quelques mots anodins qui posent une question vertigineuse. Quel hasard, rencontre, accident, peut-être aussi quelle révolte, ont aiguillé ma vie ? Annick Cojean a posé cette question à une trentaine de...

Ce week-end à Paris… du 19 au 21 avril
Art
267 vues

Ce week-end à Paris… du 19 au 21 avril

Avis aux amateurs d’art, de spectacle vivant, de cinéma, de musique… ce week-end sera placé sous le signe de la culture ! Pour vous accompagner au mieux, l’équipe Artistik Rezo vous a programmé une sélection d’événements à ne pas...

Le métissage et la spiritualité explorés dans “Krump et geste” pendant le festival Avis de Temps Fort !
Agenda
170 vues

Le métissage et la spiritualité explorés dans “Krump et geste” pendant le festival Avis de Temps Fort !

Nous avons inauguré, en décembre 2023, une rencontre entre krumpeur.euses et “gesteur.euses”. C’était passionnant : des discussions riches, des impromptus artistiques convaincants ! Nous continuons de creuser la question, à travers des formats courts – artistiques et pédagogiques –...