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Semianyki Express, voyage poético-burlesque au Rond-Point

1 juin 2015
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Semianyki Express

Conception par Teatr Semianyki

Mise en scène de Yana Toumina

Avec Olga Eliseeva, Alexander Gurasov, Marina Makhaeva, Kasyan Ryvkin, Elena Sadkova et Yulia Sergeeva

Jusqu’au 5 juillet 2015
Du mardi au samedi à 21h
Le samedi à 15h et 21h
Le dimanche à 15h

Durée : 1h30      

Tarifs : de 11 à 36 €

Réservations au
01 44 95 98 21

Théâtre du Rond-Point
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris

M° Franklin D. Roosevelt
(lignes 1 et 9)

www.theatredurondpoint.fr

Jusqu’au 5 juillet 2015

Le théâtre des Semianyki – famille en russe – est un théâtre sans mots qui porte bien son nom. Ce sont des clowns hautement talentueux qui ont un quelque chose en plus : ils nous donnent l’impression, par leur fantaisie et leur poésie qui touchent à l’universel, qu’on est de la même famille… Tous des Semianyki.

La troupe, née à Saint-Pétersbourg, était déjà venue au Rond-Point et son spectacle de 2011 avait été un déferlement comique. Depuis, ils ont baroudé à travers le monde et ce nouveau spectacle est comme un trajet onirique inspiré par leur tournée qui les a amenés de Macao à Montréal en passant par Tahiti, les États-Unis… Le spectacle Semianyki Express s’ouvre sur un quai de gare dont le chef vif et espiègle s’apprête à siffler le départ du train. Les voyageurs pressés se bousculent pour monter dans les wagons, tandis qu’un coup de pouce donné habilement sur l’aiguille de la grande horloge donne immédiatement le tempo, à savoir désordonné. Tout le monde est en effet embarqué dans un rythme endiablé qui a peu à voir avec l’écoulement régulier des heures. C’est ici un temps qui s’accélère et se suspend, un temps de bourlingage et de traversées de paysages multiples, un temps de rencontres, d’amours éphémères, de folies passagères et d’envolées joliment absurdes où le furtif frôle l’infini.

semia2_copie_copieUn décor d’opérette aux couleurs chaudes nous convie avec un charme désuet à suivre ce train sorti d’une époque où le chemin de fer faisait rêver et rimait avec aventures. Les spectateurs sont entraînés avec les occupants tantôt dans le wagon-bar tantôt dans le wagon-restaurant, ils s’arrêtent à une station le temps de se délasser puis repartent, un tableau romantique se déroule alors à l’intérieur du train puis voici soudain un nouveau lieu de halte plein de surprises, où se croisent des hystériques, des serveurs loufoques, des divas, des danseuses de flamenco, des patineurs, des séductrices…  Alternent ainsi des pauses bucoliques et des irruptions de gags avec des chutes, des danses comiques et des poursuites.

La musique impulse le découpage des séquences et c’est sur une large palette d’atmosphères sonores que les scènes se succèdent, avec airs des années folles, mélodies de films hollywodiens, célèbres passages d’opéra ou succès de variété. Le roulis du train est joliment suggéré par les pas et les mouvements saccadés des six saltimbanques, dont la technique est sûre et de grande habileté. Le tangage crée un bercement qui soulève l’imagination, d’autant plus qu’il est renforcé par un environnement naïf tel qu’une forêt représentée par quelques sapins de carton. Comme dans tout voyage, La bande des Semianyki prend le spectateur par l’imaginaire autant que par la drôlerie. Si ce spectacle ne provoque pas les explosions de rires du précédent, il emporte à coup sûr dans la poésie des films muets. Les clowns y sont farfelus mais aussi parfois tendrement nostalgiques. Immanquablement, ils peuvent toucher le public à tous les âges et cette pépite sans paroles est un dépaysement fantasque qui peut être vu en famille.

Émilie Darlier

[Photos © Giovanni Cittadini Cesi]

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