Robert Rauschenberg – sculptures – Gagosian Gallery
Rauschenberg est l’un des artistes les plus inventifs de l’art américain, sans doute le premier de sa génération à avoir tracer un cheminement durable de l’expressionisme abstrait vers l’intégration formelle de l’art et du désordre de la vie. Son approche de l’art consistant à utiliser des matériaux abandonnés, des objets de la vie quotidienne ainsi que des images de circonstance a transformé les distinctions qui ont pu exister entre le medium et le genre, l’abstraction et la représentation, tandis que son « Flatbed Picture Plane » a suscité un changement constant dans la relation entre l’artiste, l’image et le spectateur.
Dès le début, les énergies créatives de Rauschenberg ont été guidées par le secondaire, l’immédiat, et la perception d’une présence plus grande que sa propre virtuosité artistique. En travaillant sur ce qu’il a nommé « le fossé entre l’art et la vie », il a développé un langage visuel complètement nouveau fondé sur le collage en tant que microcosme du monde indépendant rejetant les conventions de la signification unitaire avancées par le « High Art ».
Dans « Elemental Sculptures », œuvres du début, Rauschenberg a dépouillé le medium de ses fondements en utilisant des morceaux de bois, des briques, du béton et du fer pour créer des sculptures et des socles possédant une modestie calme qui masquaient leurs énergies sous-jacentes. Sa fascination sans fin pour les matériaux mineurs rencontrés dans l’environnement urbain est particulièrement évidente dans deux œuvres posées à même le sol, Hue Cart (1982), une petite roue de tricycle légèrement positionnée entre trois pôles de constructions à rayures, ou bien dans The Brutal Calming of the Waves by Moonlight (1981), une œuvre aux apparences simples mais truffée d’énergie où une large partie de ferraille raccrochée à un tambour en métal écrasé tend dans l’espace.
Tout au long de sa vie, Rauschenberg s’est aussi essayé à de nouvelles voies dans le but de construire une surface picturale — du transfert de teinture à la sérigraphie en passant par les empreintes chimiques — produisant ainsi des accumulations puissantes d’images collées mettant en valeur leur nature reproductible tout en ré-envisageant la relation entre l’art et la vie. Au début des années 90, dans la série humoristiquement titrée Urban Bourbon, des images comme celle d’un landau d’enfant, un bord de mer rocailleux ou une statue Grecque, sont trouvées et imprimées sur des supports en métal. Ensuite des coups de pinceau de vernis et de laque sont appliqués afin de transformer les surfaces réfléchissantes, créant ainsi des interactions entre contrôle et chaos par des similitudes voilées et superposées.
L’exposition est présentée en collaboration avec la Fondation Robert Rauschenberg.
Robert Rauschenberg
Robert Rauschenberg est né en 1925 à Port Arthur au Texas et est décédé à Captiva Island, en Floride en 2008. Il a fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde : « Robert Rauschenberg : A retrospective », the Solomon R.Guggenheim Museum, New York (1997) (exposition présentée par la suite à la Menil Collection, Contemporary Arts Museum and Museum of Fine Arts, Houston, au Museum Ludwig à Cologne et au Musée Guggenheim de Bilbao, durant 1999) ; « Combines », Metropolitan Museum of Art, New York (2005) (exposition qui a ensuite été présentée au Museum of Contemporary Art de Los Angeles, au Centre Pompidou à Paris et au Moderna Museet de Stockholm durant 2007) ; et « Gluts », à la Collection Peggy Guggenheim, Venise en 2009 (exposition qui a été présentée par la suite au Musée Guggenheim de Bilbao en 2010).
Exposition de Robert Rauschenberg
Du 28 septembre au 12 novembre 2011
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Gagosian Gallery
4, rue de Ponthieu
75008 Paris
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