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Exposition « Strictes vibrations » – Gu Xiaoping – A2Z art gallery

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Exposition « Strictes vibrations » – Gu Xiaoping – A2Z art gallery

Œuvres de Gu Xiaoping

Du 13 mai au 10 juin 2017

Du mardi au samedi de 11h à 19h

Vernissage le 13 mai à partir de 18h

Entrée libre

A2Z Art Gallery 
24, rue de l’Echaudée
75006 Paris
M° Rue du Bac / Cluny-La Sorbonne

www.a2z-art.com
FB-A2Zartgallery

Du 13 mai au 10 juin 2017

L’A2Z art gallery présente les dernières créations de l’artiste Gu Xiaoping, une nouvelle réflexion sur la mutation de la société chinoise autour d’un travail sur la multiplication de la ligne tracée à l’encre de Chine. Une exposition organisée avec la Fondation Argentine de la Culture de l’Amérique du Sud. 

Des lignes. Des centaines de lignes dessinées à l’encre de Chine recouvrent la toile ou la feuille de papier de riz, parallèles et serrées les unes contre les autres. À l’obsession, jusqu’à ce que cette répétition du même geste reproduisant chaque ligne avec un début et une fin extrait Gu Xiaoping de ce monde pour le plonger dans un état second, concentré sur son intériorité. On ne peut que penser à Sisyphe poussant à l’infini ce rocher condamné à retomber en bas de la colline. Mais contrairement au fondateur de Corinthe qui avait défié les dieux de l’Olympe, Gu Xiaoping ne convoque ici ni l’absurde de la condition de l’homme, ni ne fait référence à une action vaine. Sa réflexion est ailleurs, et sa technique nous donne une première clé : il utilise les instruments du charpentier pour marquer les planches de bois avant de les découper. Un geste purement utilitaire et mécanique, chargé de labeur qu’il détourne pour en faire un geste artistique dans l’oubli de soi-même. Gu Xiaoping affirme ainsi très clairement sa volonté de dissidence par rapport au monde de l’art et à la tradition, car si l’encre de Chine est un des piliers de la peinture de paysage et de la calligraphie chinoises, il fait un pas de côté pour créer une rupture. Ici, les lignes s’affranchissent de toute fonction de représentation du réel, vibrent et semblent danser en fonction de l’intensité du geste et de la pression de la main de l’artiste. Alors oui, cette page d’une écriture inventée pourrait être un paysage abstrait tant il y a quelque chose d’hypnotique dans ce travail où apparaissent des ombres fantomatiques, mais cette vague ondulatoire visuelle renvoie peut-être plus à une musique, à une partition qu’il suffirait de jouer en pinçant ces cordes compactes pour révéler la sonorité cristalline des tableaux.

LA LIGNE DE L’ENGAGEMENT Si l’artiste appelle ces œuvres « Ink Lines in Motion », on retrouve bien cette idée de mouvement et de liberté par rapport à un mode opératoire contraignant mais que l’artiste rend bien vivant. On peut y comprendre une hyperbole traduisant une certaine normalisation de la pensée d’une société amenée à consommer des produits en série. Le monde industriel en est arrivé à la reproduction massive d’objets impersonnels nous faisant glisser dans le moule de la standardisation et l’artiste, tel une vigie ou un oracle des temps moderne nous alerte. Gu Xiaoping se pose en observateur de la mutation de la société chinoise depuis les années 1990, mais il a initié cetterecherche artistique il y a 5 ans seulement, lorsqu’il a quitté Nanjing pour Beijing. Là, il a ressenti un choc du monde de l’art contemporain tel qu’il ne le connaissait pas. Lui qui multipliait les médiums tels que la performance, l’installation, la photographie, la vidéo et la peinture s’est mis à l’écart de cette mouvance pour initier de nouvelles exploration et expérimentation. Aujourd’hui, il déconstruit le rapport entre l’image et le sens pour introduire une nouvelle voie où se croisent deux mouvements complémentaires : l’abstraction de soi pour le peintre afin d’effacer les passions aliénantes et le rapport méditatif à l’œuvre pour le spectateur pour prendre conscience des vertiges de ce monde contemporain. Ses peintures sont de véritables « murmures », comme les définit le théoricien Wang Min’an.

A découvrir sur Artistik Rezo :
– Vernissages – Paris – Mai 2017

[Sources : © communiqué de presse rédigé par André Palermo, « Beaux Arts Magazine», mai 2017, p.139.]

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