0 Shares 5257 Views

Pantonio – interview

7 mars 2014
5257 Vues
panto

Pantonio – Exodus

Jusqu’au 20 mars 2014
Du mercredi au samedi de 14h à 19h

Galerie Itinerrance
7, rue René Goscinny
75013 Paris
M° Bibliothèque François Mitterrand

www.itinerrance.fr

Pantonio - interviewLapins, poissons, tortues… Les créatures élégantes, insaisissables et jaillissantes de Pantonio naviguent de la rue aux toiles. Rencontre.

Vous avez beaucoup créé dans la rue.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce type de travail ?

J’ai commencé par un travail d’intervention très direct dans la rue. La rue permet de jouer beaucoup avec les lieux, les espaces… L’humour était très important dans ma démarche. Mais il s’agit aussi de respecter ce qui existe. C’est nécessaire de ne pas craindre de prendre son propre espace, mais dans le respect. Je passe rarement plus de quelques jours à peindre quelque chose dans la rue, mais cela reste ensuite beaucoup plus longtemps pour les habitants du lieu !

Pantonio - interviewPourquoi ce bestiaire, que vous avez décliné dans la rue aussi bien que sur toile ?

Ces animaux prennent de plus en plus de place. Ils représentent des personnes. Je choisis des espèces que j’aime : tortues, baleines… La baleine est un voyageur lent, calme, tranquille, après toute cette folie incarnée par la population des lapins ! Elle porte un message pacifique, positif. Il y a une forme de Ying et de Yang, d’équilibre entre des énergies contraires quand je choisis de faire coexister des animaux aussi différents. Les animaux sont une bonne image de la violence de la société.

Pantonio - interviewMais en quoi ?

Nous sommes tous connectés. Comme artiste, je suis un produit de la société. Je me sens petit. Je sais que je ne peux pas changer grand-chose à ce monde délirant. Il y a des révolutions, des exodes, une confusion générale. C’est dans cette confusion que je travaille. Je suis quelqu’un de très facilement négatif et noir. Je viens de l’archipel des Açores. Et je suis moi-même une île fermée. Mais j’ai appris à changer, à apprendre à m’offrir moi-même au monde. A comprendre que j’étais aussi un lapin parmi la foule des autres…

D’où vient ce bleu et noir qui est un peu devenu votre signature ?

J’espère que, malgré tout, ce n’est pas une signature, j’espère changer… Je me suis rendu compte tardivement que ces couleurs rappelaient celles de mon île… Il y a là-bas beaucoup de rocs très noirs, le bleu de la mer et une lumière très présente. Mais je ne veux pas m’enfermer dans un sujet, une couleur. J’ai envie d’aller vers d’autres couleurs, chaudes, froides… L’élasticité mentale est nécessaire.

Sophie Pujas

[Visuels : Courtesy de la Galerie Itinerrance ©Pantonio ; Pantonio à la Tour 13 ©Emmanuel FMR ]

Articles liés

“Le Dieu des causes perdues”, un spectacle poétique au Théâtre de l’Athénée
Agenda
73 vues

“Le Dieu des causes perdues”, un spectacle poétique au Théâtre de l’Athénée

Anna part à la recherche de son frère, Maxime, dont elle n’a plus de nouvelles depuis ses douze ans. En quête de signes, elle se lance dans une épopée initiatique mue par une seule question : quand l’absence et...

“Our People” : Frederick Ballentine & Kunal Lahiry explorent la résistance des communautés LGBT
Agenda
100 vues

“Our People” : Frederick Ballentine & Kunal Lahiry explorent la résistance des communautés LGBT

Inauguré en 1896, classé monument historique et réputé pour son acoustique exceptionnelle, le Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet compte parmi les plus belles salles à l’italienne de Paris. Il est connu pour son esprit laborantin, son goût des rencontres artistiques...

Bartabas investit la Grande halle avec deux spectacles d’envergure en juin 2024 !
Agenda
232 vues

Bartabas investit la Grande halle avec deux spectacles d’envergure en juin 2024 !

Au mois de juin, Bartabas et l’Académie Équestre de Versailles feront leur retour dans la Grande Halle à l’occasion de deux spectacles équestres d’envergure : l’opus 2024 de La Voie de l’écuyère et Noces de Crins, en collaboration avec...