0 Shares 2020 Views

La Danse du diable : Caubère enflamme l’Athénée durant un mois

13 novembre 2014
2020 Vues
coubere2

La Danse du diable

De et avec Philippe 
Caubère

Jusqu’au 7 décembre 2014

Le mardi à 19h
Le mercredi, vendredi et samedi à 20h
Le dimanche à 16h

Tarifs : de 8 à 34 €

Réservation par tél. au
01 53 05 19 19

Durée : 3h20

Athénée Théâtre Louis Jouvet
Square de l’Opéra Louis-Jouvet
7, rue Boudreau
75009 Paris

M° Opéra, Havre-Caumartin ou Auber

www.athenee-theatre.com

Caubere_3jpegJusqu’au 7 décembre 2014

Plus de trente ans après sa création en 1981 à Avignon, Philippe Caubère, 64 ans et toujours la même aisance corporelle, enfile de nouveau le costume de Ferdinand Faure, le jeune provençal qu’il était à ses débuts. Un flash-back prodigieusement réussi, entre rêve et réalité, qui n’a pas pris une ride.

Qu’on soit novice, amateur de théâtre, jeune ou plus âgé, voir ou revoir sur scène Philippe Caubère, composant ou décomposant son propre personnage d’acteur, d’homme et d’enfant, avec ce talent polymorphe qui n’appartient qu’à lui pour animer en un quart de seconde une dizaine de personnages, reste une performance unique. Il n’y a pourtant rien sur le plateau, rien d’autre qu’une chaise au tout lointain et centré un petit banc de bois. 

Caubere_1Caubère entrant sur ce plateau vide, c’est un prince qui pénètre en son royaume et fait revivre, par un coup de baguette magique dont il a le secret, le monde d’hier. Une enfance marseillaise dans une famille de droite qu’il va progressivement, à coups d’invectives ironiques et de déclarations d’amour violentes, torpiller par le menu. C’est drôle, forcément, et cruel à souhait.

En commençant par sa mère, Claudine, génitrice impérieuse et théâtrale qui fait valser sa maisonnée avec un brio théâtral en diable, avec laquelle l’auteur entretient une relation d’amour et de rejet. Une mère féministe mais bourgeoise, gaulliste et catholique, alors que son fils affiche déjà la couleur rouge des révoltes communistes. Dans ce quartier des Chartreux à Marseille sont convoqués follement aussi Jean-Paul Sartre, François Mauriac et le Général de Gaulle, Johnny Hallyday et Soljenitsyne, héros de l’épopée de Ferdinand qui s’invente dans sa chambre un théâtre à sa mesure, flamboyant, radical et passionné.

En attendant Micheline, la prof de théâtre aixoise qui fut, avant Ariane Mnouchkine, une femme de tête et de cœur pour le comédien en herbe, Ferdinand/Philippe, coiffé d’un fichu ou vêtu d’un long manteau qui fait aussi office de couverture, jongle avec tous ses personnages, Don Quichotte affrontant les fantômes, clown délirant et hystérique, romantique nostalgique de ses illusions ou Pierrot lunaire candide et un peu fêlé prêt à dessiner ses rêves. Il nous embarque avec son talent unique à chevaucher ses merveilleux démons.

Hélène Kuttner

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=_bUK7bxgSaY[/embedyt]

[Photos © Michèle Laurent]

Articles liés

« Six personnages en quête d’auteur » : le Pirandello magnifique de Marina Hands
Spectacle
182 vues

« Six personnages en quête d’auteur » : le Pirandello magnifique de Marina Hands

La comédienne Marina Hands signe sa première mise en scène avec la captivante pièce de Pirandello, qui avait fait scandale dans les années 1920. Avec l’auteur Fabrice Melquiot qui a réalisé une traduction nouvelle, elle adapte le texte et...

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”
Agenda
3692 vues

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”

À partir du 12 juin 2024 et pour la première fois, le Petit Palais ouvrira ses portes aux artistes d’art urbain, les invitant à engager un dialogue subtil avec ses collections permanentes et son architecture. Une véritable exploration d’art...

“Symfolia” : une ode à l’art, à la musique et à l’environnement à voir à la Philharmonie de Paris
Agenda
137 vues

“Symfolia” : une ode à l’art, à la musique et à l’environnement à voir à la Philharmonie de Paris

À l’occasion des Jeux Olympiques 2024, la Philharmonie de Paris dévoile la sculpture monumentale de l’artiste américaine Rachel Marks. Visible jusqu’au 8 septembre, cette œuvre s’inscrit dans le cadre des Olympiades Culturelles, une initiative visant à faire dialoguer l’art...