0 Shares 2762 Views

Planète 51

3 février 2010
2762 Vues
plante_51

 

Sur la planète 51, les habitants vivent en toute quiétude jusqu’à ce qu’un astronaute prénommé Chuck débarque dans sa grosse fusée. Sa présence provoque la panique… sauf pour Lem, un jeune homme comme les autres, qui décide d’aider l’intrus à rejoindre sa planète pour conquérir le cœur de sa belle.

Si visuellement, Planète 51 est difficilement critiquable, en effet les animateurs ont effectué un travail de bonne qualité, ses failles se situent bien au niveau de l’écriture même du métrage. Avec un scénario d’une pauvreté hallucinante, entre cliché du genre et flemme évidente, et un humour du même niveau, les créateurs semblent bien avoir tout joué sur le coté ludique de la 3D sans jamais se poser la question de ce qu’il devait y avoir derrière. Le film est donc une douloureuse leçon de cinéma pour les apprentis John Lasseter et autres Pete Docter : en animation, rien ne vaut l’histoire et le message.

Plusieurs questions subsistent également après la séance : mais pourquoi les habitants de la planète 51 ressemblent aussi étrangement aux clichés de l’Amérique des années 50 ? Pourquoi s’être cantonné à deux ou trois pauvres références au cinéma SF (Retour vers le futur, Alien et E.T. en tête), alors que le genre permettait un foisonnement qui aurait réveillé les plus grands ? Pourquoi cet astronaute est-il aussi crétin ? Y a-t-il encore un intérêt aujourd’hui à se moquer des hippies de façon aussi réactionnaire ? Toutes ces questions pourtant pertinentes resteront à jamais sans réponse… Et, en plus du temps perdu, cette frustration est en soi une raison d’éviter Planète 51.

Un divertissement tellement bas de plafond que seuls les plus petits y trouveront leur compte, pour les autres, Planète 51 relève plus de la torture. Ni imaginatif, ni drôle, pas même un tant soit peu intelligent, cette production très commerciale est bien la preuve que le cinéma d’animation est un pan du cinéma à part entière et qu’une once de talent est bien le minimum qu’on peut lui demander.


Lucile Bellan-Julé



Planète 51

Un film de Jorge Blanco

Avec les voix de Vincent Cassel, Dimitri Rataud, Sara Martins


{youtubejw}7dXTLpSamBQ{/youtubejw}


Sortie le 3 février 2010

 

En ce moment

Articles liés

Orelsan et “Yoroï” : un nouvel art de se raconter
Cinéma
75 vues

Orelsan et “Yoroï” : un nouvel art de se raconter

Avec Yoroï, Orelsan dépasse la musique pour façonner un univers cinématographique dense et personnel. L’artiste brouille les frontières entre fiction et réalité pour mieux se réinventer. Un tournant qui redéfinit sa place dans la culture contemporaine. Un peu plus...

“Détail d’un vase grec à figures rouges”, du théâtre déconstruit à l’Athénée
Agenda
92 vues

“Détail d’un vase grec à figures rouges”, du théâtre déconstruit à l’Athénée

Ce spectacle n’est pas un spectacle. Ou peut-être que si ? En tout cas, ce n’est pas un spectacle. Inscrits avec humour dans une démarche de déconstruction de la représentation théâtrale, Flavien Bellec, Étienne Blanc, Clémence Boissé et Solal Forte...

L’adaptation du conte “Poil de Carotte” à l’Athénée Théâtre
Agenda
80 vues

L’adaptation du conte “Poil de Carotte” à l’Athénée Théâtre

À rebours d’une adaptation littérale du conte cruel de Jules Renard, Poil de Carotte, le trio Flavien Bellec, Étienne Blanc et Solal Forte s’appuie sur l’expérience de l’humiliation portée par le roman pour déconstruire la représentation théâtrale. Entre geste...