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Farah Atassi – Galerie Xippas

3 février 2011
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Farah_Atassi_-_Galerie_Xippas

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Les espaces de Farah Atassi sont comme les intérieurs d’un rêve qu’on ne s’explique pas, où tous les objets et les meubles agacent nos lacunes inquiètes. L’absence révèle des présences. Il n’y a pas de représentation humaine mais ses toiles l’évoquent pourtant fortement, fut-ce par le défaut, à travers une multitude de références esthétiques et sociales.

Parmi les marques de cette absence le soin de certains détails d’objets aux couleurs vives, d’éléments d’architecture, mobiliers hybrides et improbables, ou lampes et éléments censés produire de la lumière, sont autant d’indices qui organisent notre déroute. L’espace irréel et la lumière évoquent par endroit les intérieurs de la peinture flamande qui, de Metsys à Vermeer, décrivent des chambres indéfinies, baignées d’un blanc lunaire s’invitant depuis un dehors supposé, où objets et meubles nous disent leur époque, tout en incarnant une présence symbolique.

Sans être discursif ou rhétorique, son art parle de l’art. Elle abstrait de l’océan des images et des formes celles de la modernité pour les mettre à l’isolement. Des amas de lampes fluo rappellent certaines installations lumineuses dans l’art ou le design, des peintures ou des objets empruntés à Malevitch, Morandi, ou même Bernard Buffet renvoient à des registres de l’image peinte hétérogène et affranchie de toute hiérarchie de valeur. Des chaises de designer comme Mart Stam, Charles Eames, ou encore Patrick Jouin voisinent avec d’autres plus ordinaires, aussi anonymes que celles qui encombrent notre quotidien. Bien que son travail s’appuie sur une abondante recherche documentaire, elle peint des lieux imaginaires, peut-être même les lieux de l’imaginaire, ceux desquels peuvent surgir l’effrayant comme le merveilleux, des chambres en bordure du réel, les lieux des films de Tarkovski, d’Orson Welles, de Michael Snow, le théâtre de Beckett, ou encore les nouvelles de Borges, parmi ceux qui font scène d’un endroit allégorique où l’homme habite un lieu indéfini qui existe en lui-même.

Ce sont près d’une dizaine d’œuvres nouvelles que Farah Atassi présente à la galerie Xippas pour cette première exposition monographique. Son œuvre fera également l’objet d’une exposition au Centre d’Art Les Eglises, à Chelles, au printemps 2011, et elle sera également présente lors de la 6ème Biennale de Curitiba, au Brésil, à l’automne.

Farah Atassi

Jusqu’au 19 mars 2011

Du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 19h
Le samedi de 10h à 19h
Informations : 01 40 27 05 55

Galerie Xippas

108, rue Vieille du Temple
75003 Paris

www.xippas.com

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