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Waste Land

23 mars 2011
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wasteland

Ces images, diffusées en boucle à la télévision ou dans les magazines, font presque parties de l’inconscient collectif et derrière l’apparente beauté des corps et des visages, le questionnement lié au processus et au matériel, se cache donc de vrais hommes, de vraies femmes, des vies dures. Si l’on pourrait reprocher au film une certaine forme de naïveté c’est parce que le photographe lui-même et son projet semblent empreints d’une honnêteté rare, d’une certaine forme d’idéologie humaniste qui n’est jamais démentie. À n’apporter que du positif, un changement radical de vie, de l’argent, du bonheur pour les participants, une prise de conscience pour les spectateurs, le projet prend une tournure un peu magique dans un univers dont on devine pourtant à travers l’écran les effluves nauséabondes, les angoisses liées à la violence et la laideur du paysage.

En plus d’être un assez bon « making of » d’œuvres photographiques, le film apporte aussi son lot d’émotions pures comme si l’humanité profonde de ces gens, leurs joies et leurs peines, transpirait parfois de la simple démonstration. De témoignages bouleversants en projets audacieux qui seront concrétisés, Waste Land nous transporte au bout du monde, dans les toilettes du capitalisme et le consumérisme, un lieu nécessaire mais que l’on ignore poliment. Un film nécessaire donc qui brasse avec pudeur et sensibilité une multitude de sujets en nous laissant arriver aux conclusions seul : le recyclage, les favelas, l’accès à l’éducation, et même le controversé marché de l’art contemporain.

Lucile Bellan

A lire également sur Artistik Rezo :
– la critique de Waste Land de Hélène Martinez

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Waste Land

Film de Lucy Walker
Avec Vik Muniz

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