Bilan de Monumenta 2011 – Anish Kapoor

La fréquentation moyenne par jour a été de 6’942 visiteurs. La fréquentation de Monumenta 2011 a progressé de 85% en comparaison de la dernière édition. Les nocturnes (quatre jours par semaine entre 19h et minuit) ont rencontré un grand succès couvrant 16% de la fréquentation totale de l’exposition.

Les 40 médiateurs en permanence à la disposition du public dans les espaces d’exposition ont accompagné les visiteurs dans la découverte de l’œuvre.

Des ateliers scolaires spécifiques ont été organisés ainsi que des ateliers-danse (5’900 élèves ont pu être accueillis, soit une moyenne de 245 élèves par jour). De même, les ateliers de danse grand public en partenariat avec le Théâtre National de Chaillot ont connu un succès croissant. Jean Nouvel a notamment été invité à s’exprimer sur l’œuvre.

Des dispositifs de médiation adaptés aux publics handicapés, notamment des plans et livrets en braille et en gros caractères, des visites en langue des signes (LSF) et une extension spécifique du site Internet de Monumenta, pourtous.monumenta.com, ont été mis en place pour permettre l’accessibilité à tous. Les rencontres, concerts et spectacles organisés dans le cadre de la programmation des soirées liée à la manifestation (accessible avec le billet d’entrée) ont connu un vif succès.

Le site Internet monumenta.com a connu de son coté une très forte fréquentation de son contenu (articles sur le travail de l’artiste et les thématiques qui lui sont propres, captations filmées des différents événements de la programmation des soirées, etc.). Plus de 800’000 pages vues ont été lues pendant la durée de l’exposition.

Leviathan

Spectaculaire et intime, Leviathan a permis à un large public d’appréhender l’art d’aujourd’hui sans préjugé. L’œuvre consistait en une immense sculpture organique, plongeant le spectateur dans une perplexité assumée.

Anish Kapoor, sculpteur britannique né à Bombay et couronné par le Turner Prize en 1991, a déjà travaillé le monumental avec Marsyas, présenté en 2002 à la Tate Modern, et qui évoquait également un personnage mythologique. L’artiste, dont la première exposition eut lieu, en 1980, à la galerie Patrice Alexandre, a retrouvé Paris avec bonheur, dans une exposition dont le commissaire était Jean de Loisy.

Leviathan a créé une symbiose avec le Grand Palais en jouant avec la lumière dispensée verticalement par la verrière. L’artiste a dû batailler : 10’071 kilos, 72’000 mètres cube, un déploiement et un gonflement qui ont nécessité 50 personnes, avec des techniques inédites… L’œuvre comprenait une part d’aléas, car on ne pouvait prévoir totalement la forme et la densité de la couleur une fois montée. Le sculpteur a toujours été inspiré par la couleur, qu’il rêve d’imposer comme structure solide de l’objet. Ses maîtres mots : osmose, cosmos, recréation, renaissance ; Kapoor a mis le ventre au centre. Le spectateur était invité à pénétrer dans cet espace clos, étouffant, dont la couleur rappelle le placenta, nous évoquant de lointains souvenirs intra-utérins, jouant sur des sensations originaires, imposant un ressenti palpable et impulsé. Le fantasme entropique longtemps rêvé d’un retour à l’utérus se présentait finalement comme un échec de l’âge adulte : l’odeur très forte de la matière, appelée « peau » par l’artiste, les sons étouffés, le silence religieux et ouaté qui saisit le visiteur, les visages croisés, fantomatiques et presque sanglants.

Puis venait le moment de la naissance : il fallait contempler l’extérieur, recevoir le choc de cette membrane monumentale, époustouflante, sous laquelle on pouvait se promener. Là encore, impossibilité d’appréhender entièrement une sculpture conçue pour dépasser son visiteur. Le but était plutôt de renouveler l’espace, de reconstruire un Grand Palais différent, en mutation. Pari réussi, et avec quel talent.

Anish Kapoor concevra le signal des prochains Jeux olympiques de Londres en 2012.
La prochaine édition de Monumenta accueillera Daniel Buren (mai / juin 2012).

Mathilde de Beaune