Beady Eye – Be
Son seul fait d’arme ? Songbird, en 2002. A l’époque, c’était pour Oasis et ce n’est pas en créant Beady Eye que l’amuseur public numéro un d’Angleterre arrivera à ses fins. Partant de ce constat, inutile de juger « Be » sévèrement mais plutôt d’y trouver des excuses plausibles. Parce que oui, il y en a.
« Et Liam sans Noel, ça donne quoi ? » Noel n’est plus là, point. Son cadet doit donc faire sans, accompagné de Gem Archer, Andy Bell et Chris Sharrock, eux aussi bien limités pour créer des chansons de stade mais doués quand il s’agit d’évoquer le passé glorieux des Happy Mondays (Second Bite Of The Apple) ou les meilleures périodes sixties (Face The Crowd, Start A New). Malheureusement et comme ce fut le cas sur « Different Gears, Still Speeding », le groupe s’emmêle les pinceaux avec des ballades mièvres (Ballroom Figured, Soon Come Tomorrow) et s’aventure parfois dans une filière psychédélique périlleuse (Don’t Brother Me), histoire de remplir sept minutes inutilement.
Invité aux manettes, David Sitek arrive malgré tout à donner à l’ensemble un côté cohérent, servi par une production à la fois propre et lourde que l’on retrouve sur l’introduction Flick on The Fingers et sur le démarrage en douceur de Soul Love. Précieux pour les Yeah Yeah Yeahs, Sitek arrive aussi à faire sonner la voix de Liam correctement en dépit d’un impact naturel beaucoup moins reluisant qu’à l’époque où le working class loser chantait Supersonic. Un exploit.
Incontestablement en progression, Beady Eye n’en reste pas moins voué à flamber sur scène à défaut de pouvoir sortir le grand disque que personne n’attend. A l’heure où les rumeurs sur une possible reformation d’Oasis s’amplifient, on ne peut que s’en réjouir.
Olivier Cougot

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Beady Eye – Be
Dans les bacs depuis le 10 juin 2013
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