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« Quelle est la place du dessin contemporain dans le marché de l’art ? » : conférence à Drawing Now

31 mars 2014
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« Quelle est la place du dessin contemporain dans le marché de l’art ? » : conférence à Drawing Now

Le 31 mars 2014

Alors que le dessin est, cette semaine, à l’honneur à Paris, Drawing Now accueillait ce vendredi une table ronde dédiée à la place de ce médium dans le marché de l’art. Autour de Jean-Christophe Castelain, Rédacteur en chef du Journal des Arts, Tudor Davies, Directeur, département « Art impressionniste et moderne » et Nathalie Mamane-Cohen et François Michel, collectionneurs membres de l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français/ADIAF, discutaient de la place de ce médium dans le marché de l’art.

Premier thème abordé par les spécialistes, la spécificité de l’achat du dessin. Les collectionneurs ont alors mis en avant la force du médium. Observer un dessin fait pénétrer de manière bien plus intime dans le travail de l’artiste, qui n’a pas le droit à l’erreur. Aborder un dessin prend plus de temps qu’une peinture ou une sculpture. Nathalie Mamane-Cohen allant jusqu’à considérer la dimension conceptuelle du médium, sollicitant l’imagination de l’observateur.

Alors que Christie’s à organisé à Paris une vente entièrement dédiée au dessin — lors de laquelle un autoportrait de Lucian Freud a été cédé à plus de 300.000 euros — Tudor Davies soulignait que la dynamique actuelle avait pour origine le marché, et non les institutions. Une caractéristique qui pourrait évoluer alors que les budgets des institutions sont en baisses à travers le monde et que le dessin reste un médium plus accessible. Le spécialiste précisant que pour un même artiste — en considérant ceux dont la cote est très élevée — la différence entre une peinture et un dessin était aujourd’hui « d’un zéro ». Le rapport qualité prix du dessin reste un argument clé, qui permet aux jeunes amateurs de démarrer une collection.

Concernant sa place dans les institutions, alors que François Michel mettait en avant l’importante place que les FRAC ont accordée dans leurs collections au dessin, Nathalie Mamane-Cohen précisait que si la dynamique du dessin contemporain avait pour base le marché, la logique de monstration des institutions, leurs espaces souvent plus vastes que les galeries, limitent la réflexion sur le médium et sa place en leurs seins.

À Paris, un véritable cercle vertueux s’est créé autour du dessin. Alors qu’il s’agit de la huitième édition de Drawing Now, la foire nourrit l’offre et la demande, tandis qu’elle a également permis un rajeunissement du dessin contemporain.

Tandis que le médium bénéficie d’une visibilité croissante, les ventes sont dynamiques et les prix en hausse. Dans ce contexte, les artistes non spécialisés dans le dessin ne seraient-ils pas tentés de produire des dessins dans une logique purement commerciale ? À cette question les membres de l’ADIAF répondirent d’un commun accord que bien que cette tentation puisse exister, la collection du dessin requérait un rapport intime avec l’œuvre, qu’un « achat signature », pouvait être tentant, mais que sur la durée, cela ne tiendrait pas, ajoutant qu’ « un artiste sérieux ne ferait pas ça ».

Comme le soulève Jean-Christophe Castelain, l’engouement autour du médium peut également amener sur le marché des dessins préparatoires, qui ne seraient pas des œuvres à part entière, en citant le cas de l’artiste français Christo — qui a emballé des monuments célèbres à travers le monde — et dont les dessins préparatoires sont mis en ventes. Sur ce sujet, les ventes de ce type de lots afin de financer de futurs projets, des traces du processus de création, sont reconnues comme des œuvres à part entière par les deux collectionneurs.

Dernier sujet abordé, celui de la Bande-Dessinée. Alors que les planches originales de bandes-dessinées sont un véritable marché en France et également aux Etats-Unis, il s’agit d’un segment à part, totalement indépendant du dessin. Tudor Davies précisant par ailleurs qu’il serait incapable de conduire une vente de planches originales de Bandes-Dessins.

Aujourd’hui le dessin contemporain est sous le feu des projecteurs,  le marché lui accorde une place toujours plus importante, les commissaires pourraient donc suivre les collectionneurs, et ce, aussi bien par goût que par nécessité.

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