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Dohnanyi et Neuburger à la Philharmonie de Paris

1 février 2015
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dvorak-philarmonie_de_paris

Christoph von Dohnanyi et Jean-Frédéric Neuburger

Beethoven, Quatrième concerto pour piano
Dvorak, Symphonie du nouveau monde

Jean-Frédéric Neuburger, piano
Christoph von Dohnanyi, direction

Le 29 janvier 2015

Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

M° Porte de Pantin
(ligne 5)

saison-2015.philharmoniedeparis.fr

 

Christoph von Dohnanyi et Jean-Frédéric Neuburger à la Philharmonie jouent Beethoven et Dvorak.

Nous découvrons la grande salle de la Philharmonie. De nombreux commentaires ont déjà été écrits. Nous sommes pour notre part impressionnés par ce principe nouveau : l’ensemble des gradins est placé à l’intérieur de la coque de salle. En y entrant, en provenance des couloirs, avant de rejoindre les sièges, nous traversons donc un espace qui se situe à la fois dans la coque mais derrière les gradins qui, pour beaucoup, sont suspendus. Cette zone réservée au vide fait un peu l’effet d’une caisse de résonance. Un tel espace dévolu au vide est rare dans les salles de concerts. On cherche généralement à occuper un maximum l’espace pour asseoir le public. Il n’y a peut-être qu’au FestspielHaus de Bayreuth où un tel espace, uniquement latéral, semble avoir été conçu : un grand espace vide derrière une colonnade.

Le Quatrième concerto de Beethoven nous laisse apprécier l’acoustique avec un soliste au piano. Le son est très présent dés le début, il y a de beaux aigus. La sonorité de l’orchestre d’une cinquantaine de cordes est d’abord retenue par le chef. La cohésion de l’ensemble est très belle. Les musiciens semblent très investis derrière un chef qu’ils aiment. Les traits rapides au piano sont précis et parfaitement articulés. Neuburger ne relâche jamais la tension tout au long de ce magnifique premier mouvement. Nous sommes captivés. Au deuxième mouvement, l’unisson des cordes offre une sonorité envoûtante. La résonance est profonde. La précision des aigus n’altère donc en rien l’amplitude sonore. Dans la cadence, la puissance du soliste est impressionnante. L’enchaînement du troisième mouvement est diabolique. Dohnanyi semble retenir l’orchestre tout en lui donnant un tempo très allant. Le public fait un triomphe aux musiciens.

La Symphonie du nouveau monde est l’occasion d’évaluer la salle dans des tutti fortissimo. Si la Salle Pleyel a une belle réverbération, c’est au détriment des fréquences aiguës, donc de la précision des attaques, la saturation dans les tutti n’est jamais loin. Dans le nouvel auditorium de la Maison de la Radio, à l’inverse, tout a été fait pour réduire au maximum le halo sonore. La précision est clinique, il n’y a jamais de saturation, mais les tutti sont compressés, les dynamiques les plus fortes semblent retenues. La Philharmonie cumule, comme nous l’avons dit, deux espaces, celui de la proximité du public, mais également un “espace caché” dévolu à la résonance. C’est, dans une première impression, la plus grande réussite de cette salle : nous avons à la fois la précision de la proximité et la résonance d’un grand espace.
Cette symphonie de Dvorak est emmenée d’une main de maître par le chef allemand qui dirige de mémoire. Dans le second mouvement, la texture des cordes derrière le cor anglais est à la fois présente et piano, tandis que dans les tutti du premier et surtout du quatrième mouvement, la puissance de l’orchestre est terrible.
Le public applaudit vivement les musiciens. On ne saurait émettre une opinion négative après cette première expérience, si ce n’est les couleurs, jaune plastique et marron foncé brillant, qui ne semblaient pas être d’origine dans les dessins du projet.

Marie Torrès

[Photo © Jean-Pierre Dalbéra]

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