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Hervé Di Rosa et son art modeste envahissent les vitrines de l’Institut Pasteur !

Il n’est de plus grand, et vaste support que celui de l’artiste.

À travers son coup de pinceau, son cadran, son assemblage ou encore ses lignes parfaitement tracées, ce dernier ouvre une nouvelle fenêtre sur le monde. Les yeux de l’artiste transcendent sa perception ou son interprétation qu’il se fait d’un objet, d’un mouvement, d’une bataille, d’un lieu, d’une lumière… et lui donne cette envie d’en laisser une trace. Depuis toujours l’histoire de l’art nous a montré que l’art comme fin en soi n’existe que pour mettre en exergue un esthétisme, comme dirait Kant, tellement beau qu’il en devient objectif. Au-delà d’une pureté recherchée dans la conception d’une œuvre, le message est toujours politique. Il s’agit de dénoncer, d’apprendre, de cultiver un intérêt, mais toujours l’art se place dans une dimension évolutive qui tend à faire croire que demain sera meilleur, ou plus sombre.

Cependant l’art ne s’arrête pas à la représentation de l’utile, ou du nécessaire. Non, parfois son combat est d’exister en tant que tel. L’art modeste, à l’initiative de Hervé Di Rosa, a pour but de décloisonner ce monde, de le rendre plus accessible, de représenter ce que l’Homme ne voit même plus tellement un arbre dans la rue est commun, ou encore le souffle du vent. Tout comme la nature morte, comme le disait Van Gogh, a pour but de redonner du sublime à ce qu’il y a de plus ordinaire. Il s’agit de rendre beau, et particulier, ce qui échappe tous les jours au regard du public. L’art modeste montre ce que nous ne regardons pas. Cette idée me plaît, m’inspire, très précisément, car l’Homme ne sait plus apprécier la beauté des choses simples. Ce contraste entre la représentation de l’inutile, à travers l’art modeste de Hervé Di Rosa et son exposition dans un temple du savoir et de l’expérience est témoin de la force de ce support. Mon expérience dans la salle des Actes de l’Institut Pasteur m’a montrée que le combat de vouloir promouvoir l’art, dans son état le plus originel, comme étant au service de dimensions tangibles de la vie existait réellement.

Ce projet, en effet, rassemble le règne de la science et des arts. Il permet de démontrer que l’art peut être lié à tous les aspects les plus rationnels et concrets de la vie, bien que ce support puisse être un moyen d’accès à l’abstrait. Autrement dit, ici, Hervé Di Rosa nous plonge dans une série d’œuvres représentant les visages des plus grands pasteuriens.

En entrant dans cette belle et grande salle, si majestueuse, j’ai ressenti une immense émotion, j’ai compris que l’art était partout, même là où on ne le supposait pas. Hervé Di Rosa invite son public à admirer une série de céramiques au travers desquelles toute une entreprise a lieu pour réussir à les disposer dans une salle, d’origine destinée à la science et ses expériences. Ce contraste est le plus important à mes yeux. J’ai été impressionnée de me rendre compte du travail préalable que demande la mise en place d’une exposition, la précision et la délicatesse. Le lieu nous plonge dans une atmosphère savante, grandiose. La hauteur sous plafond nous fait nous sentir tout petits. J’ai non seulement été touchée par cette salle des Actes, remplie d’histoire, mais aussi par ce sentiment que l’Homme par la singularité de l’œuvre, se retrouve touché dans l’universalité de l’art. Pour reprendre les mots de l’artiste « L’art modeste, c’est le regard sans dérision du collectionneur ou de l’artiste sur les objets du quotidien et les créations inutiles », je comprends cette pensée comme voulant montrer que l’art est indissociable de la vie de tous les jours, le quotidien en est imprégné, aussi fort que la matière scelle l’esprit. Mais comment rendre art ce que l’Homme ne voit plus ? J’aurais tendance à penser que cela passe par l’émotion et l’identification. Une personne sera nécessairement touchée par une œuvre si elle arrive à s’y identifier. J’ai réussi ce matin par le message que l’art modeste tente de faire passer, et son exposition dans un endroit, qui, on pourrait croire, est l’opposé de l’objectif recherché.

L’art modeste est l’art nouveau, l’art de notre siècle, l’art qui nous montre que le message n’est pas nécessairement dans l’œuvre elle-même, mais peut-être dans sa simple réalisation et son existence.

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