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“West Side Story” : on connait déjà la chanson

Medina Nocic 10 janvier 2022
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Le grand cinéaste américain Steven Spielberg, s’attaque à une montagne du cinéma du XXe siècle. Il signe une nouvelle adaptation de la célèbre comédie musicale West Side Story de Robert Wise, sortie en 1961. Ce curieux projet vacille entre émerveillement et indignation. 

Rappelons l’intrigue de ce chef d’oeuvre aux dix Oscars. Les Jets et les Sharks, deux gangs rivaux tentent de cohabiter tant bien que mal dans le New York des années 50. Lorsque Tony, un des fondateurs des Jets, et Maria, la soeur du leader des Sharks se rencontrent, une romance naît immédiatement entre les deux protagonistes. Cette passion envenime les tensions déjà présentes entre les deux bandes et sera fatale pour les principaux personnages. 

À l’annonce d’une réadaptation de ce grand classique du cinéma les avis sont partagés mais la curiosité s’emparent tout de même des spectateurs. Steven Spielberg promet le retour de Roméo et Juliette au XXIe siècle, avec des personnages plus modernes et plus émotionnels. C’est le jeune Ansel Elgort qui est choisi pour le rôle de Tony, et la talentueuse Rachel Zegler pour interpréter Maria. L’écho d’un grand retour de Rita Moreno, se propage rapidement. En effet la latina engagée qui avait brillé dans le rôle d’Anita, derrière les caméras de la version de 1961 revient dans la peau d’un nouveau personnage, spécialement imaginé pour elle.




Dans cette réadaptation, Spielberg laisse libre court à l’énergie. Le film est beau et poétique. Il reflète la liberté et la fureur d’une jeunesse new-yorkaise submergée par les codes de la société des années 50. De plus, celui-ci garde sa dimension politique. Il traite par exemple de la gentrification, des inégalités et des rivalités liées aux origines. Les impressionnants décors et les plans vertigineux offrent un réel spectacle, dans lequel on flotte avec légèreté. L’opposition entre la furie et la tendresse se fait encore plus ressentir, dans les expressions et les images. Visuellement, Spielberg nous met des paillettes pleins les yeux et réussi son prodigieux pari. 

Le choix de la facilité 

Après Roméo et Juliette sous toutes ses formes et la première version de West Side Story au cinéma, on ne se reconnait plus dans cette histoire, qui est devenue trop reprise et donc trop courante. À la sortie de deux heures trente de projection nous n’avons rien vu de nouveau. Le réalisateur se contente de refaire les mêmes scènes, animées par les mêmes danses et les mêmes répliques avec des acteurs différents et un décor plus moderne. On se demande pourquoi est-ce que le réalisateur a voulu refaire sur grand écran un film déjà existant, qui de plus a connu un grand succès.

Nous pouvons ajouter que comme dans la première version, la communauté portoricaine est constamment noyée dans les clichés et les stéréotypes. Sans oublier de mentionner les rôles des femmes et des hommes, très définies selon des normes sexistes. La nouvelle version de West Side Story est acclamée par la critique depuis sa sortie au cinéma mais nous aurions aimé voir une histoire revisitée de Tony et Maria, sous une nouvelle approche. Un film plus moderne, dans un contexte plus contemporain et des idéologies plus égalitaires et inclusives. Mais c’est un film moderne qui s’adapte assez mal à son époque.

Propos de Medina Nocic

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