Rock au féminin avec les Fallen Lillies : puissance totale, zéro compromis

Disto à gogo et show survitaminé, les Fallen Lillies ne font pas dans la dentelle !!! Influencées par la scène rock féminine au sens large, les quatre franc-comtoises se sont construites à travers Joan Jett, Crucified Barbara, L7, Girlschool, The Distillers et bien d’autres. Ces quatre filles n’ont jamais eu peur de faire du bruit, et sont sur le point d’enfoncer le clou avec la sortie de leur nouvel album intitulé “Cran” produit par Fred Duquesne (Mass Hysteria).

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Nous sommes quatre musiciennes originaires de Montbéliard en Franche-Comté. Fallen Lillies existe depuis 2013, et notre style de prédilection est le heavy rock, même si nous avons quelques influences punk, rock ou encore métal qui se ressentent dans nos compositions. Notre but est de proposer une musique qui nous ressemble en revendiquant des messages forts qui nous tiennent à cœur. 

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de faire de la musique ?… Vos influences ?

On a toutes des influences diverses, mais le groupe qui nous a le plus influencées et surtout regroupées au départ, c’est les Crucified Barbara, ça a été notre première source d’inspiration. Même si aujourd’hui, on puise dans tout ce qu’on écoute au quotidien. On peut notamment citer L7, The Distillers, Metallica, The Interrupters, Crisix, ou encore Leprous.

Votre nouvel album est plus rock moins metal… comment expliques-tu cette évolution ?

Nous n’avons pas réellement cherché un style en particulier, on compose sur des riffs qui nous viennent et surtout qui nous animent. On a besoin de ressentir cette euphorie au début d’une composition, si on trouve pas “le truc” dans la composition en cours, c’est que cela ne nous ressemblera pas, et on change d’idée. Le passage au français a peut-être un peu contribué à “adoucir” notre musique aussi, la manière de chanter n’est pas du tout la même d’une langue à une autre je trouve. C’est peut-être ce qui explique en partie cette évolution.

Fallen Lillies – Album Cran

Sur ce deuxième album, vous avez choisi de chanter en français. Peux-tu nous éclairer sur ce choix ?

Basculer sur le français a vraiment été une grande décision pour nous. La question s’est posée durant le studio, nous avions des thèmes importants et des messages à faire passer. Notre public est principalement français, donc nous avons tranché pour notre langue natale afin que nos textes puissent avoir de l’impact.

Avec Cran, vos paroles sont plus engagées car vous défendez des valeurs qui vous sont chères. Comment expliques-tu cette évolution ?

C’était déjà le cas dans notre premier album No Master for Lilly, mais comme ceux-ci sont en anglais, ils sont moins compris par notre public francophone. L’engagement dans les textes a toujours été important pour nous, depuis le départ. Ça ne nous a jamais vraiment intéressées de parler de sujets “légers”, on fait du rock, du bruit, on gueule, alors autant que ce soit pour dire des choses qui ont pour nous du sens et qu’on veut faire entendre.

Peux-tu nous parler de la pochette de Cran ? Quelle est sa signification ?

La pochette de Cran est la photo d’une (vraie) poule, celle de Laetitia notre bassiste. Elle s’appelle Raymonde d’ailleurs, si vous voulez tout savoir. Raymonde porte un bonnet qui représente la crête d’un coq et elle est debout sur un crâne. Comme expliqué précédemment, le basculement vers le français a vraiment été un gros changement pour nous et on souhaitait le représenter sur la pochette de ce nouvel album. Le symbole de la France c’est le coq, mais ça nous embêtait en tant que groupe composé de quatre femmes qui défendent la place de la femme, d’avoir une figure masculine représentée sur notre album. Donc on a choisi une poule, et on lui a mis une crête pour garder cette symbolique du “français”. Le crâne donne un côté “rock” bien sûr, mais placé sous la poule comme ça, il y a aussi une symbolique d’emprise psychologique, thème assez récurrent dans cet album finalement.

Fallen Lillies © Vincent Facchini

Quand vous composez, les paroles arrivent en premier ou est-ce la musique (un riff de guitare par exemple) qui déclenche le processus créatif ?

Cela dépend, c’est très aléatoire en fonction des compositions. On a toujours composé toutes ensembles et enfermées dans une salle de répétition. On ne compose pas informatiquement, on sort des riffs ou des rythmes qui nous viennent naturellement, donc tout dépend de l’inspiration de chacune à ce moment-là. Mais sur cette album, il faut bien noter que les thèmes des chansons avaient par contre été décidés en premier lieu, donc forcément ça donne une couleur aux riffs ou rythmes qu’on devait associer.

Quel souvenir gardez-vous de vos performances (The Voice Of Hell) au Hellfest ?

Très peu ! Ahah. La première fois, en 2019 avec le tremplin The Voice of Hell, on s’est retrouvées propulsées du jour au lendemain sur cette énorme mainstage, sans être réellement préparées. Ça a donc été beaucoup de stress, et c’est vrai que toutes les quatre, de la prestation en elle-même, nous gardons peu de souvenir. C’est passé très vite. Mais on se souvient d’avoir été hyper bien accueillies, par les technicien.nes, les équipes du Hellfest et surtout le public.

Pour la deuxième fois, en 2024, c’était côté Warzone, notre scène de cœur. On y est allées de manière beaucoup plus sereine, il faut dire que le premier passage en 2019 a eu l’effet d’un véritable tremplin, et que malgré le Covid nous avons quand même fait beaucoup de scènes depuis. Nous étions donc plus préparées, et là pour le coup, on a pris notre pied ! Même si la pluie est quand même un peu venue gâcher la fête…

On espère que pour la troisième fois, tous les critères seront réunis ! Ahah !

Quels sont vos derniers coups de cœur musicaux ?

On a chacune nos propres coups de cœur. Beaucoup d’ailleurs, donc c’est difficile de se limiter dans la réponse, mais pour Laetitia on serait peut-être sur Novelists qu’elle aimerait voir en live. En ce qui concerne Marine, depuis qu’elle a vu le live de Royal Republic à Rock the pist elle est en train de poncer tous leurs albums ! Pour Laura c’est l’album No Name de Jack White, et pour ma part j’ai toujours les oreilles qui trainent sur les découvertes des rosters des boites de prod, je suis récemment tombée sur des groupes très cool comme Heriot ou VCTMS.

Quels sont vos projets à venir ?

Dans un premier temps, défendre cet album sur scène durant les mois et années à venir, et parcourir la France et les pays francophones avec celui-ci. Ensuite on espère un autre album en gardant sûrement cette esthétique française qui a l’air jusqu’à présent de faire l’unanimité, et d’explorer cette nouvelle facette de notre créativité. Et tous les projets qui pourront se présenter à nous et qui nous plairont évidemment !

Les Fallen Lillies joueront au Bataclan le vendredi 21 novembre en première partie de Manu Lanvin et partiront ensuite en tournée dans toute la France.

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Propos recueillis par Juliette Labati