1 heure 23’14” et 7 centièmes – Théâtre du Rond-Point
Tu peux tout perdre du trop de désir de tout gagner.
Jacques, le coach, a les mots, Bastien, l’athlète, a la danse. Ils s’estiment, s’aiment, s’admirent, se respectent, se déchirent… Ça crie, ça crise, ça gueule, ça rigole, explose, exulte… Ça se prépare inlassablement au pire, au meilleur et au bel équilibre. Main dans la main, tête contre tête.
Il brasse l’air avec ses bras, court, chauffe l’espace. L’entraîneur attend son poulain. Le gamin arrive, il court à son tour. Échauffement intensif, les baskets couinent sur le sol. Souffles des hommes et notes de Mozart. À deux, ils déclinent les figures de l’apprentissage, acrobatie ou danse contemporaine dans le monde de l’exploit. Le prof et le disciple se lancent dans une quête acharnée. Il y a le maître et l’élève, le coach et le coaché. Jacques Gamblin parle, jongle avec les mots. Bastien Lefèvre se tord, virevolte, obéit, souffre, mais il s’émancipe, s’envole.
Fidèle au Rond-Point, Gamblin présentait en 2015 Ce que le djazz fait à ma djambe avec le sextet du pianiste Laurent de Wilde. Il y jouait Les Diablogues de Dubillard. Il y créait Tout est normal mon cœur scintille, avec déjà Bastien Lefèvre, récemment vu chez Héla Fattoumi & Éric Lamoureux, Kevin Jean et Christian Ubl. Les deux hommes ici courent pendant l’heure et les vingt-trois minutes annoncées ou presque, à la recherche de la vérité de soi et du cœur, pour l’amour de l’art, d’être vivant et de le savoir. Sans trahir l’élan de l’humour et sa patte burlesque et absurde. Poésie de l’urgence à faire quelque chose ensemble plutôt que rien tout seul, c’est une histoire d’amitié, de fraternité, de passation, de liberté et d’affranchissement, de recherche d’équilibre.
Pierre Notte
[Source : communiqué de presse]
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