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Markus Schinwald – galerie Yvon Lambert

4 avril 2012
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Galerie Yvon Lambert

Markus Schinwald (né en 1973, vit et travaille à Vienne) sʼintéresse à lʼanalyse psychologique de lʼespace, au corps, à lʼétrangeté et au malaise, ainsi quʼaux profondeurs irrationnelles de lʼexistence individuelle et collective. A travers un travail protéiforme (films, photographies, marionnettes, installations, peintures et dessins), fortement influencé par lʼunivers du spectacle, de la danse, de la performance, ou encore de lʼopéra ou la mode, il met en scène des corps humains manipulés ou prolongés par des extensions physiques, prothèses mécaniques, accessoires et vêtements étranges.

Ses œuvres au premier abord semblent rester des productions minimales, se révèlent en une structure complexe ouverte à une multitude de possibilités et dʼhistoires qui se nourrissent de notre mémoire collective. Markus Schinwald développe des scénarios qui ne suivent pas une narration linéaire avec un début et une fin. Il entraîne le spectateur dans un univers autonome, un système parfois inquiétant, obsessionnel et surréaliste. Brassant mythes de l’histoire de l’art, thèmes psychanalytiques et théories culturelles, lʼartiste refuse toute forme de naturalisme, ses œuvres constituent une collection de curiosités qui développe, avec une forte charge esthétique, un point de vue singulier sur l’être humain.

A la dernière Biennale de Venise il représente le pavillon autrichien, avec une installation qui se réfère précisément à lʼespace existant. A lʼintérieur du pavillon : un système de couloir étroit, labyrinthique, étouffant, où Schinwald expose des peintures retouchées façon peinture hollandaise du XVIIe siècle, des sculptures composées de morceaux de table puis Orient un film étonnant, obsessionnel où un acteur danseur essaye de sortir son pied coincé dans la fente dʼun mur, claustrophobie.

Dans la continuité de son projet à la Biennale de Venise, Markus Shinwald présente aujourdʼhui à la galerie Yvon Lambert une nouvelle installation, où il joue encore une fois sur la représentation et la manipulation de l’espace, du temps, de la lumière et de l’ombre, sème le trouble en s’amusant avec les notions de ‘visible’ et de ‘caché’.

Lʼénorme mur blanc qui obstrue lʼespace de la galerie, se révèle finalement aux spectateur comme étant un énorme bloc tridimensionnel, véritable objet sculptural. Dʼune grande radicalité formelle, placé au centre de lʼespace, ce parallélépipède, laisse courir de longs couloirs étroits entre lui et les murs de la galerie. Le long de ces longs couloirs impossibles à emprunter, sont accrochés des toiles de lʼartiste, mais seules peu dʼentres elles restent clairement visibles.

Ces toiles font partie dʼune série de portraits de maîtres du 19ème siècle chinées que lʼartiste a retouché en intervenant sur le visage, y ajoutant des masques, des prothèses au niveau de la bouche, des yeux ou encore sur une partie du visage, sans que le personnage ne semble en souffrir. Il en découle une parole entravée comme si lʼhéroïne ou le héros du tableau était lui-même entravé dans lʼhypocrisie de sa condition. Lʼartiste pose la question du corps et de son interaction avec lʼespace en bousculant les conventions et les identités.

Au centre de lʼobjet plus sculptural quʼarchitectural, une fente partage le monolithe en deux blocs distincts, où lʼon peut dans la perspective, observer une grande sculpture, à la silhouette élégante, comme coincées entre les deux parois. Par lʼaspect infranchissable et mystérieux érigé par le bloc sculptural, ses failles et ses blancs, ses vides et ses pleins, sa radicalité, ses parties visibles puis cachées, Markus Schinwald propose ici une vision très personnelle de l’insondable..

Aux mêmes dates à la galerie Yvon Lambert :
exposition d’Ariel Schlesinger, « Act Without »

Exposition de Markus Schinwald

Du 5 avril au 5 mai 2012
Du mardi au samedi, de 10h à 19h

Vernissage le 5 avril 2012

Galerie Yvon Lambert
108, rue Vieille-du-Temple
75003 Paris

www.yvon-lambert.com

A découvrir sur Artistik Rezo :
les vernissages à Paris en avril 2012

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