The Hives – Lex Hives
Paris est en ébullition… La République Française subit en ce mois de Mai quelques légers changements à la tête de l’Etat, et cette passation de pouvoir n’est pas sans quelques inconvénients. Stations de métros fermées, bouchons dans la capitale. Bref le changement c’est bien mais c’est chiant aussi. Surtout lorsqu’on doit interviewer le combo punk rock le plus excitant depuis bien longtemps.
Arrivée à l’hôtel sous la pluie. A peine le temps de prendre un café et c’est partie pour une petite demi-heure en tête à tête avec le sosie de Mick Jagger… Je sais qu’on a dû lui dire plus d’une fois mais je ne résiste pas à l’envie de lui poser la question sur cette ressemblance, au risque de passer pour un stupide et sombre crétin. Un éclat de rire en réponse et je comprends instantanément que les Hives ne sont pas là pour jouer au jeu du « qui est qui ». On aborde alors les choses sérieuses, Mattias Bernvall plus connu sous le nom de Dr Matt Destruction nous a rejoint et vu la carrure imposante du bassiste de The Hives on se dit qu’il va falloir assurer.
On parle des débuts du groupe il y a presque 20 ans, un record dans l’industrie moribonde du disque aujourd’hui, et de leur évolution au fils des albums. J’amorce vaguement l’idée que The Hives me fait plus penser à un gang qu’à un groupe. Pelle comprend tout à fait cette filiation quelque peu simpliste mais me rassure sur la réelle nature de The Hives.
« Nous sommes un vrai groupe de rock, passionné de garage punk. Nos références vont des Misfits aux Cramps, en passant par les Ramones bien sûr. Le fait que nous soyons dans nos clips ou sur scènes habillés tous de la même manière peut forcement faire penser à une bande de mafieux, mais c’est pas le cas. Tous les groupes qu’on aime, ont toujours apporté une attention particulière à leur image. C’est également dans cette logique là qu’on s’inscrit. »
The Hives serait donc un groupe de dandys rock assoiffés de riffs garage punk, qui au fil des albums s’impose comme les patrons d’un genre auquel on ne prête pas forcément assez d’intérêt. Leur précédent album « The Black And White Album » était en partie produit par Pharrell Williams et avait permis aux suédois de s’imposer avec des titres comme Tick Tick Boom, morceau qui leur donnera un succès plus que mérité en Europe et également chez nous.
« Ce titre a été une réelle surprise pour nous. Beaucoup de gens ne nous connaissaient que de noms, et d’un seul coup, on nous arrêtait dans la rue pour nous dire qu’ont étaient géniaux », plaisante Mattias Bernvall. C’est vrai qu’il aura suffi que ce morceau se retrouve épinglé sur une pub, pour que le groupe sorte de la sphère plus ou moins confidentielle dans laquelle il évoluait depuis leurs débuts et se retrouve à jouer dans les plus prestigieux festivals de la planète. Si leur précédent album allait vers des univers plus expérimentaux « Lex Hives » revient à la source même de ce qui a fait d’eux un groupe unique et atypique.
« On se sentait près à produire cet album, après avoir bossé avec différents producteurs, on voulait gérer le processus de création de “Lex Hives” du début à la fin » explique tout simplement Howlin Pelle. La formule diablement efficace du groupe est de jouer vite et fort, mais surtout de ne pas s’embarrasser de détails. Ce nouvel album ne déroge pas à la règle d’or du groupe avec une grosse trentaine de minutes au compteur mais un condensé d’énergie pure et rare. Du coup on comprend mieux pourquoi leurs prestations live sont aussi courtes.
« On met la même énergie dans nos live que si on jouait 2 heures. Alors oui nos concerts sont souvent courts mais je crois que les gens qui viennent nous voir aiment ces 60 min. de rock’n’roll qu’on leur offre à chaque fois » plaisante le beau gosse de The Hives. Le concert du lendemain à la Gaité Lyrique, confirmera les dires du Suédois : une heure de live pied au plancher pour les 500 happy fews qui ont répondu présent à cette première date parisienne. Pour l’anecdote, les billets ce sont vendus en moins de 30 minutes. Un show ou plane l’ombre tutélaire d’Orange Mécanique et ou Howlin’ Pelle fait soudain plus penser à Malcom Mc Dowell qu’au chanteur désarticulé des Rolling Stones.
Les titres du dernier album croiseront le fer avec les plus anciens sans que l’ambiance électrique ne retombe jamais. Un moment de pur bonheur qui nous rappelle l’époque ou The Hives jouait les premiers couteaux pour des groupes aujourd’hui dissous comme les regrettés Hellacopters.
Aujourd’hui le combo rock suédois joue en haut de l’affiche et c’est amplement mérité. On conclura cette interview en parlant d’Adam « MCA » Yauch des Beastie Boys, disparu trop vite et avec qui The Hives avait partagé l’affiche il y a quelques années. « C’était vraiment une belle rencontre avec les Beastie. On se sent très proche de leur monde. Ils ont un esprit très punk et leurs concerts sont justes géniaux. On est vraiment triste de la disparition d’Adam. C’était un mec vraiment chouette, qui se savait malade et qui a continué jusqu’au bout. Rien que pour ça respect… »
L’attaché de presse nous fait signe qu’il est temps d’arrêter. Je remballe mon dictaphone, quitte l’hôtel pour retourner sur le bitume Parisien trempée. Je consulte rapidement mes infos sur mon portable. Sarkozy n’est plus Président de la France, et je viens de croiser un des groupes de rock les plus « vrais » de ces 20 dernières années… Elle n’est pas belle la vie ?
Arno Byhet
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The Hives – Lex Hives
Disques Hives / Sony Music
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