Des lettres et des peintres (Manet, Gauguin, Matisse…)
Quelques pièces majeures de l’exposition
Jean-Auguste-Dominique INGRES (1780-1867)
Veillant au respect de sa mémoire, elle s’adresse au Figaro et désire « rectifier une assertion qui se propage dans les journaux et dans les mémoires artistiques à propos de prétentions que Mr Ingres montrait pour son violon, beaucoup plus, dit-on, que pour son pinceau ». Elle prie le journaliste de rétablir la vérité. Car jamais le violoniste amateur « n’a eu la prétention de se poser en virtuose ». On comprend par cette pièce l’origine de l’expression « Violon d’Ingres », dont la pérennité témoigne également de l’échec de Madame Ingres.
Gustave COURBET (1824-1898)
Deux importantes lettres de Courbet, l’une adressée à son mécène Alfred Bruyas et l’autre à Victor Hugo, témoignent de l’âpre et fougueuse lutte menée par le peintre pour conquérir ou conserver indépendance et liberté. A Victor Hugo, alors en exil et qu’il appelle « Cher et grand poète », il écrit le 28 novembre 1864 : « Vous l’avez dit, j’ai l’indépendance féroce du montagnard ; on pourra je crois mettre hardiment sur ma tombe […] Courbet sans courbettes ». Fougueux, colérique et fier, il déclare « Malgré l’oppression qui pèse sur notre génération malgré mes amis exilés traqués même avec des chiens dans les forêts du Morvan, nous restons encore 4 ou 5 nous hommes assez forts malgré les renégats, malgré la France d’aujourd’hui et les troupeaux en démence nous sauverons l’art l’esprit et l’honnêteté dans notre pays ». Cette lettre se clôt par l’annonce par Courbet d’une visite prochaine à l’écrivain (qui n’aura pas lieu).
Edouard MANET (1832-1883)
Paul CEZANNE (1839-1906)
Trois lettres de Cézanne sont exposées, l’une adressée à Claude Monet, une autre à Camille Pissarro, et une troisième illustrée de deux dessins de jeunesse de l’artiste, en 1862. Dans une lettre adressée à Monet en 1895, Cézanne est encore incompris et ignoré, contrairement à son ami, qui jouit d’une certaine notoriété et incite le critique d’art Gustave Geffroy à écrire un article sur Cézanne. Pour le remercier, le peintre propose à Geffroy de faire son portrait. Pendant trois mois, le peintre se rend quotidiennement au domicile du critique d’art, à Belleville : « Je viens de descendre de Belleville, où j’ai laissé Gustave Geffroy, assez fatigué de son indisposition, contractée aux fêtes de Calais ». Mécontent de son travail, Cézanne n’achèvera jamais le portrait, aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay. Le 2 juillet 1876, Cézanne est à l’Estaque et se plaint dans une lettre à Pissarro du mauvais temps : « il y pleut toutes les semaines deux jours sur sept. C’est ahurissant dans le Midi », mais évoque surtout ce que l’endroit, qui lui est pourtant familier, pourra apporter à sa peinture s’il parvient à en transcrire la lumière violente, les contrastes abrupts et les couleurs saturées car « il y a des motifs qui demanderaient trois et quatre mois de travail ».Actuellement, au musée des lettres et des manuscrits :
– Napoléon et Louis XVI
Musée des Lettres et et manuscrits
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[Visuel (haut) : © Bernard Borel]
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