L’artiste et art-thérapeute Amsted présente son documentaire “Voix authentiques : récits intimes de la vie psychique” à la Maison Perchée le 31 mai

Afin de renverser certains préjugés autour des maladies mentales, l’artiste et art-thérapeute Amsted a collaboré avec l’Hôpital Montperrin d’Aix-en-Provence, pour réaliser une fresque participative.

Le documentaire Voix authentiques : récits intimes de la vie psychique, né de cette initiative, revient sur cette intervention artistique au cœur de l’espace hospitalier, où les concernés parlent de leur santé mentale et témoignent des bienfaits de l’art dans leur vie.

Rencontre avec Amsted et les concernés Ina, Louis, Frédéric et Gaëtan

Qu’est-ce qui vous a motivé à venir spécialement à Paris pour participer à cette expérience ?

Ina : “Moi, personnellement, rencontrer des gens qui se questionnent autour de la psychiatrie, et savoir que, grâce à mon témoignage, on peut changer les préjugés ou, au moins, faire réfléchir autour de la question, c’est déjà tout gagné.”

Louis : “C’est assez exceptionnel d’avoir à la fois la possibilité de s’exprimer sur un sujet sensible qu’est la maladie mentale, et d’avoir aussi une certaine reconnaissance qui permet d’organiser des évènements tels que celui qui aura lieu à la Maison Perchée, pour partager notre ressenti au plus grand nombre.”

Frédéric : “Rencontrer d’autres personnes malades et pas malades je comprends mieux ce que j’ai, ce qui m’est arrivé, je suis vraiment resté trop longtemps tout seul. À chercher une reconnaissance, trouver des solutions et des approbations, rendre des choses publiques aller à Paris est très symbolique, c’est la capitale et la plus grande ville du pays”

Gaëtan : “Je sens que cette expérience peut me faire évoluer, j’ai envie de rencontrer des gens et discuter.”

Comment ce séjour à Paris a-t-il pu voir le jour, et qui en sont les principaux soutiens ?

Amsted : “Ce séjour a été rendu possible grâce au soutien de l’Hôpital Montperrin d’Aix-en-Provence et des associations ACM, qui ont entièrement financé notre venue à Paris, à nous six.

Le projet a été préparé et porté par Barbara Destarac, infirmière, et moi-même. Ensemble, nous avons accompagné les participants tout au long du processus. Barbara fait aussi partie des personnes que j’ai interviewées, pour son engagement, à la fois humain et professionnel. Elle et moi partageons une même vision de l’accompagnement en psychiatrie : une approche respectueuse des personnes, de leur dignité, de leur parole et de leurs droits. Pour nous, soigner, c’est d’abord écouter, reconnaître les vécus, et construire des liens fondés sur la confiance et l’égalité.

Pourquoi avez-vous choisi de réaliser ce documentaire, et qu’est-ce qui vous a poussée à mêler votre pratique artistique à celle de l’accompagnement thérapeutique ?

Amsted : “Je suis artiste et art-thérapeute, et j’essaie de mêler ces deux pratiques car elles me représentent pleinement. Elles ne s’opposent pas, elles se nourrissent l’une de l’autre.
Dans mon parcours, j’ai pu observer combien l’art pouvait être un levier pour la santé mentale et physique. S’exprimer à travers la création peut permettre de mettre en mouvement, dans le corps, ce qui reste bloqué ou silencieux au niveau psychique. C’est une façon d’extérioriser autrement ses émotions par la métaphore.

Ce documentaire, c’est la continuité de cette démarche, donner la parole à celles et ceux qui vivent avec des troubles psychiques, pour qu’ils puissent se raconter autrement, à travers leurs mots, mais aussi leurs gestes, leur créativité.

Dans les médias ou la vie courante, la psychiatrie est encore trop souvent associée à des représentations violentes : l’effroi, l’horreur. Beaucoup de personnes ont honte de leur handicap.

Ce projet, je l’ai pensé comme un espace de réappropriation et de dignité. En brisant les barrières de la stigmatisation, il propose une perspective positive, rassurante, informatrice.

Et cette venue à Paris, avec les personnes concernées, c’est une manière de prolonger le mouvement, continuer à témoigner, à se rendre visibles, à parler de santé mentale autrement.

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Au programme de la journée du 31 mai à la Maison Perchée :

De 11h à 12h :
Découverte culturelle : AMSTED et son documentaire Voix authentiques : récits intimes de la vie psychique

Présentation de son documentaire, une immersion sensible au coeur de l’expérience psychique à travers des témoignages personnels et bouleversants.
Sur inscription en cliquant ici

De 12h à 13h :
Atelier collage sur le thème “Les émotions”
Un moment de créativité et d’expression
Places limitées – Sur inscription ici

À propos de la Maison Perchée

La Maison Perchée est une communauté de jeunes adultes de 18 à 40 ans vivant avec des troubles psychiques. Fondée sur le principe de la pair-aidance, l’association est non médicalisée et a pour mission de soutenir leur parcours de rétablissement, de combattre la stigmatisation et de favoriser l’innovation dans les pratiques psychiatriques.

Les missions de la Maison Perchée :
– l’accompagnement des jeunes adultes vivant avec un trouble psychique, non médicalisé, fondé sur la pair-aidance, et assuré par des personnes concernées
– la déstigmatisation des troubles psychiques dans la sphère publique, le monde du travail et la société dans son ensemble
– la contribution à l’innovation des pratiques en psychiatrie : œuvrer pour l’essor et la reconnaissance de la pair-aidance et du rétablissement en France.