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“Récit N°2” : une traversée dans la fantaisie des univers d’Elizabeth Lennard et de Robin Plus à la Galerie Coutaz

Suck the Blue © Robin Plus / Galerie Coutaz

Pour son second Récit, la Galerie Coutaz propose une traversée dans la fantaisie des univers d’Elizabeth Lennard et de Robin Plus. Chacun à leur manière, les deux artistes apportent à la réalité une ambiguïté, un mystère, une poésie de couleur. Mêlant œuvres historiques et nouvelles créations, l’exposition se déroule du 30 juin au 2 septembre 2023.

Elizabeth Lennard

Née en 1953 à New York, Elizabeth Lennard étudie l’art à San Francisco où elle suit les cours du photoreporter Tony-Ray Jones. Son travail mêle deux mediums : la photographie et la peinture, un assemblage qui lui permet de nous éloigner de la réalité.

Les photographies présentées sont des tirages gélatino-argentiques où l’artiste appose ses couleurs pour retranscrire l’image. Chacune des œuvres est alors unique et transgresse la reproductibilité supposée des photographies. Les tirages sur papier métallique sont réalisés à partir de ces mêmes photographies peintes.

​​En 1973, alors qu’elle photographie le Palace of the legion of honor de San Francisco, les colonnes du bâtiment l’interpellent. Elle remarque leur omniprésence dans l’architecture de San Francisco et décide d’aller à la rencontre de leurs sœurs ascendantes en méditerranée.

Une colonne, élevée, massive ou élancée, est là devant nous, et remplit une fonction technique précise : soutenir le portique d’une façade. Mais au-delà de ses capacités techniques, elle dessert bien d’autres fonctions : celle de l’espace, de l’histoire, du voyage, du beau et de l’agréable. Une colonne peut être offensive par sa force et sa dimension. C’est à nous de l’apprivoiser ou de se laisser envahir par sa grandeur.

​Elizabeth Lennard présente une partie de leur histoire en marchant sur les pas de Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) et Bernard Berenson (1865- 1959), voyageurs de leur temps, qui à travers leurs récits partagent expériences et idées du romantisme.

Temple II, Segesta©Elizabeth Lennard.jpg

Temple II of Segesta © Elizabeth Lennard / Galerie Coutaz

Elizabeth Lennard sillonne donc l’Italie en traversant l’Isola Bella au large de Stressa, la Via Sacra de Paestum en Campania, la vallée des temples d’Agrigento et ses ruines grecques du Ve siècle avant J.C., qu’elle retrouve à Pergamon en Turquie actuelle.

New York et les façades de cinéma font aussi partie de cette histoire. Les ordres architecturaux des colonnes ont traversé le temps, le style et les frontières et cela n’a pas échappé à l’œil d’Elizabeth Lennard qui les incorpore dans la fantaisie de son univers.

Robin Plus

Enfant des années 1990, Robin Plus grandit à travers les clips musicaux, la pop culture des années 2000, la télévision, Myspace. Son rapport à la photographie se dévoile à l’arrivée d’Internet : une période où l’image devient omniprésente, où les corps et les identités ont tendance à être normés. Après des études de danse contemporaine et de sociologie des médias, la place de l’individu et le corps sont au centre de la réflexion de Robin Plus qui s’arme alors de la photographie pour recréer un monde sensible.

En 2020, il est diplômé de l’Ecole National Supérieur de la Photographie d’Arles. La même année, il obtient le prix “Une attention particulière” des Rencontres de la Photographie et en 2022, il est finaliste du prix Région Sud de l’art contemporain.

Inspiré par l’univers du photographe allemand Wolfgang Tillmans, dont il a été l’assistant à Berlin, Robin Plus met en avant la vulnérabilité de notre monde.

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My pals, 2021 © Robin Plus / Galerie Coutaz

Il observe un monde rempli de fragilités. À partir de la froideur d’un bâtiment, de la tristesse de palettes, il révèle les paysages sous une note pop en modifiant des couleurs, en accentuant les ambiguïtés et la fantaisie de ses photographies. L’artiste élude toute indication de lieu, de temporalité ou de genre dans ses portraits. Comme un tableau, cet ensemble de construction démontre l’histoire d’une globalisation, d’un monde uniforme en pleine transformation, où la fragilité devient vectrice de pouvoir.

Le regard de la société normée est renversé par le regard frontal des modèles face au spectateur, ou par leurs actes délibérés qui surpassent notre présence.

Robin Plus présente, pour cette exposition, une relecture de l’espace, mêlée à des modèles conquérant le regard observateur du public. Un univers où l’artiste se laisse rêver à une renaissance queer.

[Source : communiqué de presse]

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