“J’aimerais arriver à présenter un entre-deux entre la masculinité et la féminité”, interview d’Alain Polo
© Alain Polo
Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, Alain Polo est un artiste à la recherche de son identité, dont tout le travail porte sur l’intimité des corps, le sien et celui des autres.
Peux-tu te présenter rapidement ?
Artiste originaire de la République démocratique du Congo, je travaille avec la photographie et l’installation. En clair, je suis un artiste assez protéiforme.
Quand t’es-tu mis à la photographie ?
Je me suis mis à la photographie en 2008 de manière assez accidentelle, avec un téléphone au départ avec lequel je me photographiais moi-même, avant l’arrivée de la vague selfie. Puis un ami m’a prêté son appareil pour “re-photographier” ce que j’avais fait via téléphone et tout est parti de là, avec des autoportraits que j’avais intitulés Jeune Homme à la veste. Ça a donc été ça le point de départ.

© Alain Polo
Quelles sont tes inspirations ?
Au sujet de mes inspirations, elles sont portées sur l’exploration des questions liées à mon corps. J’aime explorer la part de féminité que l’on ne donne généralement pas à voir lorsque l’on a été éduqué comme un garçon, à “être un homme”. C’est donc ce côté sensible, sensuel, que j’aime mettre en évidence. J’aime mélanger la masculinité, la virilité, et le côté sensuel, fragile de chaque être humain. On peut bien le voir dans mes récents travaux sur des amis virtuels mis en scène dans mes photos. On peut y observer des corps qui s’adonnent au sport, mélangés à des draperies incarnant la douceur et la sensualité.

© Alain Polo
Quel message cherches-tu à faire passer ?
Concernant mon message, je dirais que j’aimerais arriver à présenter une sorte d’alternative, un entre-deux, entre la masculinité et la féminité et montrer que l’on peut aussi bien naviguer entre les deux. Je veux montrer à travers mon corps et celui des autres, cette sorte de terrain de tous les possibles. On peut-être sensuel et doux sans s’en inquiéter.
Le confinement est-il productif en créations pour toi ?
Le confinement a été un moment de remise en question sur ma pratique, sur les directions que je souhaite prendre. En redécouvrant à nouveau le dessin par exemple. C’était aussi une bonne occasion de s’arrêter et d’être dans une sorte de contemplation, dans le discernement, l’observation de mon corps qui devenait une évidence du fait de la restriction des mouvements. Je dirais que c’était donc à la fois intéressant et assez pénible à certains moments, je dois l’admettre.
Vous pouvez suivre le travail de Alain Polo sur son compte Instagram.
Propos recueillis par Zoé Lunven
Articles liés

Le groupe Astonvilla en concert à La Machine du Moulin Rouge pour célébrer les 30 ans de leur premier album
Cette année, Astonvilla fête les 30 ans de son tout premier album. Pour marquer le coup, ils ont imaginé des concerts exceptionnels entre rétrospectives et Superspectives. Ils sont leur façon de dire merci au public qui les suit. Merci...

NOBE & Cerne dévoilent le magnifique clip de leur dernier single “Le Chant des Corps”
NOBE & Cerne ont dévoilé le 30 novembre dernier le clip du single “Le Chant des Corps” extrait de l’EP portant le même nom, disponible depuis le 17 septembre 2025. Véritable pièce de danse contemporaine — dans un esprit...

“Improvise-moi une rencontre” : un seule en scène éphémère et poétique de Victoire Panouillet au Guichet Montparnasse
Une aventure improvisée où chaque mot compte… Dans ce seul en scène poétique, Victoire Panouillet improvise pendant une heure une histoire drôle, touchante et mémorable. Pour cela, elle part d’un carnet. Depuis 2020, elle y note toutes les phrases...





