La Biennale de Venise vue par Martin Bethenod
À l’inauguration de la 58e édition de la Biennale de Venise, une rencontre avec Martin Bethenod, directeur général délégué de la Pinault Collection, qui compte trois lieux d’exposition à Venise (le Palazzo Grassi, la Punta della Dogana et le Teatrino) auxquels viendra bientôt s’ajouter un nouvel espace au cœur de Paris : la Bourse de Commerce, dès mars 2020.
Quel a été votre ressenti de l’inauguration de la Biennale de cette année ?
Pendant l’inauguration de la Biennale, toute l’équipe de Palazzo Grassi est concentrée sur l’accueil des acteurs internationaux du monde de l’art qui visitent le Palazzo et la Punta della Dogana. Cette année ils ont été particulièrement nombreux (près de 16 000 en 5 jours) à découvrir les expositions Luc Tuymans et Luogo e Segni. Par conséquent, je n’ai pu voir la Biennale que dans les moments d’interstice : une demi-heure le jeudi après-midi, une heure le samedi matin, une heure le dimanche… La Biennale, j’ai la chance de pouvoir la voir par petites touches, tout au long de l’été, dans le calme et sans courir !
Quel est le rôle des lieux de la Pinault Collection, pendant la Biennale ?
Pendant la semaine d’inauguration de la Biennale, et plus largement pendant les sept mois de son ouverture, la quasi-totalité des professionnels, des artistes, des collectionneurs, des artistes venus non seulement d’Europe ou d’Amérique, mais de toutes les scènes artistiques du monde, vient visiter Venise. Cela donne à nos propositions une visibilité assez extraordinaire. Nous avons choisi depuis plusieurs années d’ouvrir les expositions un mois ou plus avant la biennale. D’abord cela met moins de pression sur les artistes et deuxièmement cela nous permet techniquement de mieux gérer les choses sans être dans la confusion des moments de montage et d’installation de la Biennale. Nous proposons également pendant la semaine d’inauguration une programmation spéciale au Teatrino, cette année avec un projet de Wu Tsang.
Qu’est-ce qui vous a plu ou excité, dans la Biennale de cette année ?
On a beaucoup souligné que cette Biennale était très axée, par exemple, sur l’image, sur la technologie, le virtuel, l’animation, avec souvent des propositions spectaculaires. Ce que j’y ai, pour ma part, le plus apprécié, ce sont les œuvres les plus délicates, les plus poétiques, les plus subtiles. Je pense aux extraordinaires sculptures musicales de Tarek Atoui, aux photographies de Maria Loboda, au magnifique film de Haris Epaminonda qui a eu le lion d’argent, aux sculptures de Michael E.Smith tant aux Giardini qu’à L’Arsenal.
Et autour de la Biennale ?
Si, il y a quelques années, les événements autour de la Biennale étaient presque exclusivement des événements d’art contemporain, souvent prospectifs ou expérimentaux, il y a eu une sorte de glissement : cette année un nombre de ces événements collatéraux sont plutôt dédiés à des figures très installées de l’art contemporain. C’est un peu paradoxal, car la proposition de Ralph Rugoff est résolument contemporaine, avec uniquement des artistes vivants et des œuvres récentes. Mais on ne va pas bouder son plaisir de voir les très belles expositions d’Arshile Gorky, Helen Frankenthaler, Alberto Burri, Janis Kounellis, Georg Baselitz, Pino Pascali, …
Propos recueillis par Stefano Vendramin
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