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North Hill : “Il y a une envie de procurer une émotion à travers les vêtements que l’on crée”

© North Hill

North Hill est une marque de vêtements indépendants qui prône le savoir-faire parisien. Rencontre avec Christophe, Michael et Zihad, ses fondateurs.

 Si vous deviez définir North Hill en 3 mots, lesquels utiliseriez-vous ?

Créatif, indépendant, local.

Vous prônez Paris-Nord dans votre identité, c’est quoi votre relation avec cette région de la capitale ? 

On a tous les trois atterri à Paris il y a une dizaine d’années et on s’est tous sentis à la maison dans cette zone de la ville. Le mélange des cultures, la mixité sociale, et puis on ne va pas se mentir, tout se passe ici !

Pourquoi vouloir absolument tout faire à Paris, du design à la fabrication ?

Tout d’abord par principe, car pour nous c’est important d’avoir une approche éthique dans notre travail. Et travailler en circuit court, avec des partenaires et des sous-traitants que nous connaissons et qui respectent leurs employés, c’est primordial. Ensuite, il y a aussi un côté arrangeant, car tout faire à Paris nous permet d’avoir très peu de limites créativement parlant. Nous développons nous-mêmes nos designs sans contrainte et nous pouvons les faire produire dans nos petits ateliers. En sous-traitant dans des grandes usines à l’étranger, il faut être prêt à se plier aux limites de ces usines, et faire une croix sur certaines techniques de fabrication.

Y a-t-il des marques qui vous inspirent particulièrement pour vos créations ?

Il y en a énormément, pour en citer seulement trois : Aimé Leon Doré, A Cold Wall, Acne Studios.

© North Hill

Vos vêtements sont particulièrement uniques, il y a un certain art dans vos textiles qu’on ne trouve pas partout. Vous considérez-vous d’une certaine manière comme des artistes ?

Merci beaucoup ! La création textile peut carrément avoir un côté artistique dans le sens où il y a une envie de procurer une émotion à travers les vêtements que l’on crée. Le vêtement est aussi un très bon support pour diffuser un message, clair ou caché, engagé ou non et dans ce sens ça peut se rapprocher d’une démarche artistique. D’un autre côté, il y a une forte réalité commerciale derrière la création, notamment pour les jeunes marques qui tentent de se faire une place sur le marché. Le fait qu’il y ait des contraintes commerciales nous rappelle que nous ne sommes pas des artistes à proprement parler.

On voit un bon nombre d’artistes porter votre marque (Lomepal, Sopico, Jazzy Bazz…), quel est votre rapport avec les artistes musicaux ? Est-ce une fierté de les voir porter du NorthHill ?

Bien sûr que c’est une fierté ! Certains comme ceux que tu as cités sont des artistes de notre génération, donc ça fait plaisir de se sentir acteurs de ce mouvement. Pour d’autres, parfois ça nous a donné l’occasion de bosser avec des gens que nous admirons depuis petits, on a grandi avec leur musique. Si tu m’avais dit à 15 ans que Médine ou Kery James porteraient nos fringues…

Vous avez fondé une agence créative, pourquoi avoir décidé de s’ouvrir et de travailler en collaboration avec d’autres entreprises ? 

Lancer une marque ça coûte cher, il faut financer son développement. Pour trouver de l’argent on a commencé à proposer nos services à d’autres entreprises. On s’est peu à peu spécialisés dans la clientèle que nous préférons : les artistes. C’est un plaisir de produire pour un artiste dont on aime le travail.

Il y a une collaboration avec Sopico qui a déjà été faite ; c’était un objectif de travailler avec des artistes ? Est-ce qu’il y a une autre collaboration en vue avec Sopico ou d’autres artistes ?

On est avant tout des fans de musique, ironiquement même plus que des fans de mode. C’est simplement naturel pour nous de collaborer avec des artistes musicaux. Nous avons dernièrement développé des vêtements avec d’autres rappeurs français, mais pour l’instant il n’y a pas de date de sortie annoncée.

© North Hill

Comment vous voyez North Hill dans quelques années ? 

On va ouvrir notre première boutique dès que la situation le permettra, continuer à travailler avec les belles boutiques qui nous correspondent, et continuer à échanger avec notre communauté de créatifs qui partagent nos valeurs. On aimerait s’occuper le plus possible de notre propre production en interne, en constituant petit à petit notre propre atelier de production à Paris.

Pour découvrir le travail de North Hill c’est ici.

Propos recueillis par Corentin Bernard

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