Orelsan allume la mèche des Nuits Secrètes
La panoplie idéale
21h30: Malgré quelques gouttes intermittentes, le devant de la Grande Scène se remplit à vitesse grand V à la tombée de la nuit. Marathonien des festivals, Orelsan s’améliore au fil des concerts pour rendre, ce qui était encore perfectible en début de tournée, une copie quasi- parfaite. Set-list cohérente, costumes adéquats, chant mieux maîtrisé, le rappeur a toute la panoplie du performer idéal. Mieux encore, il ne s’agit pas là de seulement chanter des textes, mais de les faire sonner live avec de bons musiciens, capables d’ajouter une réelle plus-value (Le Chant Des Sirènes).
« Faire un concert quand il pleut ? Mauvaise Idée ! » lance Orelsan sur le titre éponyme après l’inaugural Raelsan qui voit le leader et son collectif arriver habillés en soutanes de moine. Pourtant, le ciel menaçant ne freine pas l’engouement du public qui accueille Jimmy Punchline comme un classique et saute sur un Plus Rien Ne M’étonne boosté. Devant le crash-barrière, quelques personnes arborent une banderole de « joyeux anniversaire » à l’attention du héros du soir qui n’oublie pas de remercier le geste, rappelant que c’était l’avant-veille.
Une belle revanche
Si le single Double Vie fait sourire pour l’interprétation, la véracité de Finir Mal montre un côté plus obscur de l’interprète qui évoque ses souvenirs dans Des Trous Dans La Tête avant le -désormais- culte Saint-Valentin (« Je t’aime, suce ma b*** pour la Saint-Valentin »). Pour rappeler le temps des Casseurs Flowters, Orelsan se fend d’un duo avec Gringe (Ils Sont Cools) avant d’agir seul sur l’émouvant La Petite Marchande De Porte-Clefs. Largement diffusé sur les bandes FM, le titre La Terre Est Ronde est repris sur plusieurs hectomètres et sonne la fin du concert. Et au groupe d’achever l’unique rappel par Suicide Social, porté par des larsens furtifs aussi précieux que les solos de batterie de Manu (Sous Influences).
En bref, une prestation de haute volée dirigée d’une main de maître par tout ce petit monde, très à l’aise sur les planches. Haï et pointé du doigt par des « dictateurs de la bonne conscience » à l’époque de Perdu d’Avance, Orelsan court aujourd’hui vers les stades au rythme des foulées d’Usain Bolt. Une belle revanche.
Olivier Cougot
Photos par Jacob Khrist
Remerciements à tout le staff du festival des Nuits Secrètes
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