De « El Presidente » à « Gaspard va au mariage » : 4 films à voir en janvier 2018
Chaque mois, la rédaction d’Artistik Rezo choisit pour vous les 4 films qu’il faut absolument aller découvrir en salles. Une sélection éclectique, composée d’œuvres faisant l’événement et de perles plus méconnues.
1) El Presidente, de Santiago Mitre (3 janvier)
Fer de lance d’un nouveau cinéma argentin dont beaucoup de cinéastes semblent peiner à se renouveler, Santiago Mitre est en train de se construire une oeuvre solide car politique, engagée et jamais consensuelle. Après El Estudiante et Paulina, la revoici avec La Cordillera, rebaptisé El Presidente pour sa sortie française. L’inévitable Ricardo Darín y incarne le président argentin, qui doit tenter d’étouffer des scandales tout en tentant de signer un accord important pour son pays. Histoires de corruption et problèmes de famille : un thriller politique de grande classe qui avait séduit à Cannes et devrait captiver l’assistance.
2) 3 billboards, les panneaux de la vengeance, de Martin McDonagh (17 janvier)
Auteur d’un Bons baisers de Bruges si singulier qu’il est devenu culte, Martin McDonagh a ensuite légèrement dérapé avec un 7 psychopathes très original mais sans doute trop barré pour convaincre. Cette fois, l’auteur-réalisateur semble avoir retrouvé la formule magique lui permettant de réaliser des films à la fois surprenants, divertissants et exigeants. Salué dans tous les festivals où il est passé (dont celui de Venise, où il a remporté le prix du scénario), 3 billboards sort à point nommé en cette période où les langues se délient enfin dans les affaires d’agressions sexuelles et de viols. En prime, une Frances McDormand étincelante comme rarement, dans le rôle de la mère d’une jeune femme violée, qui décide d’utiliser des panneaux d’affichage pour brocarder le chef des autorités locales.
3) La Douleur, d’Emmanuel Finkiel (24 janvier)
Auteur salué par la critique mais quasiment inconnu du public, Emmanuel Finkiel avait livré récemment un Je ne suis pas un salaud absolument admirable de dignité, porté notamment par un Nicolas Duvauchelle bouleversant et une Mélanie Thierry impressionnante. Cette dernière est de retour dans le nouveau film de Finkiel, une adaptation d’un roman de Marguerite Duras se déroulant en 1944 et dans lequel la femme d’un grand résistant emprisonné se voit contrainte de se rapprocher d’un agent français de la Gestapo susceptible de l’aider à libérer l’homme qu’elle aime. On peut compter sur Finkiel pour donner au film le souffle romantique et politique dont il a besoin. Aux côtés de Mélanie Thierry : Benoît Magimel et Benjamin Biolay. Du beau monde.
4) Gaspard va au mariage, d’Antony Cordier (31 janvier)
Antony Cordier est un réalisateur rare, mais il n’a jamais déçu jusqu’ici. Après le documentaire familial Beau comme un camion, la chronique adolescente Douches froides sur fond de judo, et un Happy few extrêmement fin autour de deux couples décidant de pratiquer un échange de conjoints, le revoici avec Gaspard va au mariage, dans lequel il semble vouloir s’imposer comme le Cameron Crowe français. Entouré d’un casting bien ficelé (Félix Moati, Laetitia “Jeune Femme” Dosch, mais aussi Marina Foïs, déjà présente dans Happy few), Cordier revient avec une chronique existentielle et familiale qui joue la carte de la fantaisie pour mieux parler de sujets délicats. Un immanquable de ce début d’année.
Lucile Bellan
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