E-cinema : pareil que la VOD, mais en mieux

Le mercredi 8 avril 2015 marque la sortie du film Les Enquêtes du Département V : Profanation, thriller danois adapté du best-seller écrit par Jussi Adler-Olsen. L’étrangeté de la chose, c’est que Profanation est la suite de Miséricorde… qui n’a pas eu les honneurs d’une sortie en salles.

Y aurait-il eu un bug dans la matrice ? Le distributeur Wild Bunch aurait-il mis la charrue avant les bœufs ? Absolument pas : il s’agit bel et bien d’une nouvelle stratégie tentée par le distributeur français, qui propose Les Enquêtes du Département V : Miséricorde en VOD depuis le 27 mars.

Si les films proposés en VOD sans être passés par le chemin des salles le sont trop souvent pour des raisons de qualité insuffisante ou d’impossibilité prévisible à séduire le public, il n’en est rien pour les films Département V, adaptés de romans qui se sont tout de même vendus à 10 millions d’exemplaires dans le monde. Non, l’objectif de Wild Bunch est bien de tenter une nouvelle approche et d’utiliser le diptyque scandinave pour tenter de pousser le spectateur à tester son nouveau service.

Ce service, nommé e-cinema, n’est rien “que” du direct to VOD… mais pour des films certifiés très recommandables. Une simple façon de désengorger les salles et de proposer aux cinéphiles de toute la France (et pas simplement ceux des grandes villes) de découvrir sans attendre des œuvres de qualité, en VF comme en VOST, dans les conditions de son choix et pour un moindre coût (surtout concernant les familles pour qui le cinéma constitue un luxe ou les mordus de ciné ne bénéficiant pas d’une carte illimitée).

Pour apprécier Profanation en salles, il aura donc fallu commencer par se délecter de Miséricorde à la maison. Il fallait y penser. Par la suite, Wild Bunch remettra le couvert sur d’autres films, avec What we do in the shadows (Taika Waitit & Jermaine Clement, adaptation française par les fabuleux Nicolas et Bruno), 99 homes (Ramin Bahrani, auteur notamment de Goodbye solo), Un Incroyable talent (David Frankel, réalisateur du Diable s’habille en Prada), Green inferno (Eli Roth, réalisateur d’Hostel), Sinister 2 (Ciaran Foy)… Et tout cela rien que pour 2015. De quoi donner envie aux cinéphiles pantouflards de se faire quelques toiles à la maison.

Lucile Bellan