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“Le Grand Bleu” : quand musique et image créent un chef-d’œuvre

Aglae Girard 5 mars 2024
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Fond bleu. Clair de lune ? Fonds marins. Bruit blanc ? Douce musique. Mélange de silence et de bruit, de joie et de mélancolie. Vous regardez “Le Grand Bleu”. Respirez bien profond et soyez prêts à vous morfondre de tristesse pour les 48 heures à venir.

En 1988, Luc Besson sort son long métrage que le public qualifiera de “plus gros succès”. Devant 9 millions de spectateurs et une scène internationale, le réalisateur met en scène l’histoire du plongeur Enzo Molinari et de l’apnéiste Jacques Mayol. Jean Reno interprète l’athlète italien, et Jean-Marc Barr, le français. Le fil conducteur nous présente deux amis d’enfance, devenus rivaux dans leur vie professionnelle. Tous deux amoureux de l’océan se lancent dans une compétition fatale afin d’être celui qui plongera au plus profond des fonds marins.

Image du film “Le Grand Bleu”, 1988

Depuis son enfance, Luc Besson rêvait de ce film. Ayant grandi en France avec des parents moniteurs de plongée, le réalisateur est un passionné aquatique. En faisant un film sur Jacques Mayol, Luc Besson ne réalise pas simplement un long métrage mais également un hommage à l’homme qu’il a tant admiré. Pendant trois heures, votre cœur battra. Vous aurez les yeux qui scintillent devant les émois amoureux, le teint pâle face au destin tragique du personnage, ou encore la peur au ventre lors des plongées. Mais surtout, vous aurez de la musique plein les oreilles.

Le Grand Bleu a reçu comme récompense le “César du meilleur son”, ainsi que le “César de la meilleure musique originale”. À l’heure actuelle, sa bande originale a déjà été vendue 4 millions de fois et est de loin celle du film français la plus vendue au monde. Alors, dans ce long métrage, si les paroles sont sources d’information, ce sont les silences qui donnent le rythme. Ou plutôt, le bruit des fonds marins. Car Le Grand Bleu ne serait pas le film historique que l’on connaît aujourd’hui sans sa bande-son.

Chaque plongée est accompagnée de l’album mythique d’Éric Serra. À l’instant même où l’individu frappe la surface et s’enfonce dans l’eau, nous nous retrouvons immergés dans un silence harmonieux, presque mélodique. Ce parti pris n’est pas anodin. Luc Besson aurait pu faire le choix du silence, ou encore d’un bruit de vague faisant écho à l’aventure aquatique. Cependant, il s’est tourné vers une production audio toute autre : un mélange de musique et de bruit blanc. Avec ce choix, le réalisateur marque une différence entre les scènes de silence (souvent présentes dans le film entre certains personnages lorsque la conversation meurt) et le silence des fonds marins. L’expérience qui nous est proposée nous rapproche en fait de celle des plongeurs. Si ce n’est de l’eau qui nous submerge, c’est tout comme : une vague de son et la perte de l’unité du temps.

Image du film “Le Grand Bleu”, 1988

Car autour de nous, tout paraît figé. Cette ambiance est créée avec une boîte à sons électroniques. Le compositeur, Éric Serra, déjà connu à l’époque pour ses nombreuses bandes originales, est un pionnier de la musique électronique et un passionné de rock futuriste. Avec Le Grand Bleu, le multi-instrumentiste réalise son chef-d’œuvre. Il transforme un film sur l’océan, un biopic de plongeur, en un incontournable du cinéma français.

Les scènes muettes sont les scènes clés du film. Elles laissent apparaître l’ivresse des profondeurs et le vrai sens du long métrage. Ce n’est pas l’image, le scénario, ou encore les acteurs qui en font la beauté, mais bel et bien le son.

Aglaé Girard

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