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1995 – Incisifs et authentiques

4 juillet 2012
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Dans leur tour de France, ces rappeurs authentiques se retrouvaient aujourd’hui à Evreux dans le cadre du festival le Rock Dans Tous Ses Etats. L’occasion de poser quelques questions à Hologram Lo et Alpha Wann, respectivement Beatmaker/D.J et M.C du collectif parisien.

« On ne travestit pas notre discours ! »

Vous avez déjà sorti deux EP 8 titres, le premier album sort quand ?

Hologram Lo : On travaille dessus en ce moment. Il sortira sur notre label, qu’on a créé il y a un an de ça (Undoubleneufcinq). On est en distribution chez Polydor et on le sortirait en janvier 2013.

Dans le groupe, vous êtes six. N’est-ce pas trop difficile de vivre ensemble et de tourner ensemble au quotidien ?

Alpha Wann : Non ! C’est six entités et personnalités différentes mais à la fin, c’est la démocratie qui parle !

HL : On est des potes, on se tape des barres, on se charrie… En fait, tout le monde vanne tout le monde !

1995 est un groupe qui fonctionne plutôt bien. Comment appréhendez-vous cette notoriété ?

AW : On faisait de la musique avant la notoriété et on en fera encore après ! Plus longtemps ça marchera, plus ce sera cool mais quoi qu’il se passe, les choses seront faites toujours aussi sérieusement.

HL : La notoriété fait plaisir parce que nous, en tant que 1995, on ne travestit pas notre discours ! On continue à faire ce qu’on sait faire malgré la notoriété, mais avec de meilleurs moyens.

Depuis quelques temps, vous jouez dans de gros festivals. Est-ce selon-vous différent que de jouer dans des concerts plus traditionnels ? La préparation est-elle différente?

AW : Oui, forcément c’est différent  parce que c’est plus court ! Sinon en termes de travail, c’est autant voire plus que de jouer dans une salle.

HL : Généralement en festival, tu as de l’espace, les gens viennent faire la fête. Du coup, ils sont beaucoup plus mobiles qu’un public de scène (scène normale) et on les fait plus participer avec nous pour qu’ils fassent vraiment partie du show. Donc oui, c’est une approche vraiment différente.

Avez-vous des rituels avant de monter sur scène ?

HL : On se checke avant, on s’envoie cet amour, ce truc avant de mon monter sur scène.

« On n’évolue pas avec ces gens-là »

Vos influences sont-elles plus françaises ou américaines ?

AW : Avec six personnes, ça fait beaucoup d’influences !

HL : Certains écoutent de l’électro, du rock, du reggae… On écoute vraiment beaucoup de choses.

Des références précises en France au niveau du flow par exemple?

AW : On a tous écouté Dany Dan par exemple, on connait tout !

Pensez-vous continuer à chanter en français à l’avenir ?

AW : Ouais, on compte rester dans le français…

HL (coupe): … Je ne sais pas si tu as écouté l’EP « La Suite » (j’acquiesce) mais Alpha lâche un couplet en anglais.

AW (renchérit) : Pour chanter en anglais à l’avenir par exemple, il faudrait vraiment maîtriser la langue.

Que pensez-vous du rap français en général ?

AW : Souvent, le rap qu’on montre à la télé, celui qui est popularisé, celui qui voit les artistes faire leur promo, est parfois cliché. On n’évolue pas avec ces gens-là en fait. Dans notre sphère, dans notre nébuleuse, les gens déchirent tout.

HL : Le rap français en lui-même a toujours été super bon. Il y a toujours eu ce côté « Cherche plus loin que ce qu’on te propose » et c’est en ça qu’il a toujours était bon je pense.

Avec les filles, ça se passe comment ?

AW : Moi je suis dans le mariage donc la question ne me concerne pas !

HL : Pas de vie amoureuse exceptionnelle mais la musique et la notoriété aident, oui !

Dans 30 ans, vous ferez encore du rap ?

AW : Je ne sais pas, pourquoi pas. Après c’est dans 30 ans quand même, c’est dans longtemps ça ! Dans le rap je ne sais pas mais je continuerai à faire de la musique je pense.

Si vous aviez un disque absolu, celui que vous écoutez en boucle, ce serait… ?

AW : « Temps Mort»  de Booba (2002) pour ma part ! Certaines prod’ sont relous mais en termes de rap, c’est classique de A à Z.

HL (hésitant) : Pour moi, je pense qu’il y en a deux. (Il reprend) Enfin, le premier, celui qui m’a poussé à me dire « Un jour je ferai ça », c’est le premier album de Sniper (« Du rire aux larmes » – 2001) en termes de beats. C’est bien mixé, avec des sonorités que j’apprécie… Grosse influence donc et le deuxième serait « Mauvais œil » de Lunatic (2000).

Propos recueillis par Olivier Cougot
Crédit photo: Paul Lahcen

1995 – Polydor/Universal

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