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Galopin : “Je ne me mets pas de limite dans les styles et registres musicaux”

Constance Merlin 15 février 2021
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Enguerrand Roger est un artiste aux multi-facettes, connu sous le nom de Galopin et intervenant notamment dans les collectifs M3M ou Bonne nuit à demain. Entre techno, hip-hop, house, funk ou italo disco, il touche à tout, ce qui fait la force de son talent.

Quel est ton parcours ? Quelles études as-tu fait pour arriver jusqu’ici ?

J’ai passé le bac en candidature libre à 21 ans environ. Après mon bac L, je voulais faire une école d’art, ce qui n’a pas été le cas. Je n’ai donc pas continué les études après le bac. j’ai voulu passer un an à m’investir dans quelque chose de culturel, mais je n’ai pas trouvé de structure alors j’ai créé ma propre association avec un ami, consacré à la culture pop et aux jeux vidéo, qui s’appelait “Play Again” à l’époque. On installait des télés et des consoles dans les bars. On a commencé avec 3-4 TV puis une vingtaine. J’ai aussi travaillé avec Arcade Legends sur des projets de salles d’arcade itinérantes entre autres. Ensuite, j’ai fait un service civique de 8 mois dans l’association Velours sur Reims. Puis, j’ai continué à développer mon association, monté une entreprise pour développer des projets événementiels. Au bout de 2 ans, j’ai arrêté l’entreprise et c’est là que j’ai commencé à m’investir dans des projets musicaux ! J’ai travaillé avec pas mal de publics différents comme des maisons de quartier, des étudiants en fac, des enfants, des médiathèques, des salles de concert ou sur des festivals.  J’ai commencé à avoir pas mal d’expérience en rencontrant de plus en plus de personnes, et en m’investissant dans des projets variés. L’environnement dans lequel j’étais à ce moment-là m’a permis de commencer moi aussi, à mixer et faire du son. Tous mes potes faisaient de la musique et c’est ce qui me passionnait, c’est comme ça que tout a commencé pour la musique !

D’où est née cette passion pour la musique ? Depuis quand l’exerces-tu ?

J’ai commencé à mixer de façon régulière il y a deux ans et demi environ, grâce à mon entourage dans la musique. J’étais déjà passionné de musique depuis longtemps, mais l’envie d’en faire s’est amplifiée quand j’étais en colocation avec mon meilleur pote. Je le voyais tout le temps travailler, ce qui m’intéressait beaucoup, je l’accompagnais souvent à ses concerts. Puis, je me suis lancé, j’ai mixé petit à petit. Mes potes m’ont encouragé à me lancer, ce qui m’a amené à me produire dans un café-concert à Reims avec des amis et à faire quelques dates en extérieur grâce à des rencontres inattendues.

Quelle est l’origine de ton pseudo de scène ?

Il est à l’origine d’un mot en vieux français, qui signifie être un enfant effronté, un “petit chenapan” dans le sens “gentil”, ce qui me représentait plutôt bien. C’est aussi une référence à la bière, ça représente 12cl et j’en bois beaucoup, ce sont deux opposés. Ça sonne de façon assez mélodieuse, j’aimais bien.

Quel style de musique produis-tu ? Quelles sont tes sources d’inspirations ?

J’écoute et j’aime mixer de tout. Je m’inspire de beaucoup d’artistes et j’expérimente énormément. Je suis très curieux. Mes potes sont l’une de mes sources d’inspiration principale ! Quand je joue, j’aime bien mixer de l’afro beat et de la techno, mais je ne me mets pas de limite, je joue vraiment de tout, je joue des sons avec beaucoup de percussion, et j’hésite pas à aller dans différents styles et registre musicaux, ça m’arrive par exemple de mixer des chants africains avec du hardcore ou de passer du hip-hop à de l’acid par exemple. Mais je joue aussi de la pop, house, de l’italo disco ou du gabber, bref un peu de tout ! D’autres influences alimentent mon travail comme la new-wave, le rock, même si je n’en joue pas beaucoup, j’écoute aussi de la chansons française, du jazz…

Te produis-tu en collectif ou en solo ?

J’ai commencé à me produire sous mon nom de scène en solo : Galopin. Puis j’ai créé un collectif avec des potes qui s’appelle “Bonne nuit à demain !”, on est 8 au total. Le but étant de réunir nos énergies pour proposer des soirées sur des thématiques spécifiques, penser une scénographie autour de celle-ci, et de faire danser les gens à travers nos styles divers et variés, ça a été très vite un succès, ça a matché tout de suite auprès du public. Je joue aussi beaucoup avec des copains du collectif La Forge, dans lequel il y a pas mal de mes potes proches, c’est un gros collectif sur Reims ; ils sortent des compiles qui sont monstrueuses ! Récemment on a créé M3M c’est un groupe de DJs, un peu comme un “boys band” de 3 DJ, composé de Shonenbat et Emir (qui sont dans La Forge) et moi-même. On joue des tracks éclectiques et on ne se met aucune barrière, c’est instinctif, même si on en vient souvent à jouer hip-hop, techno breakée et grosses percussions ! On joue tous les trois en même temps en back to back, on forme une seule entité. On prépare rarement des sets en amont, il y a toujours une partie d’improvisation selon la symbiose avec le public sur le moment.

Dans quelles villes t’es-tu déjà produit ? Aimerais-tu te produire à un endroit en particulier ?

Je me suis produit à Reims, Strasbourg et Paris. Je n’ai pas spécialement envie de me produire dans une ville en particulier, peu importe le lieu : ce qui compte pour moi c’est le dancefloor.

Arrives-tu à vivre de ta passion ?

Avant le Covid, oui ! J’avais pas mal de dates, j’avais commencé à cumuler pas mal d’heures pour faire mon intermittence.

As-tu pu continuer à t’exercer en public malgré la situation actuelle et lors du premier confinement ? Comment t’es-tu adapté aux restrictions ?

J’ai continué à exercer, mais j’en ai aussi profité pour me poser et faire d’autres choses, produire notamment. Lors du premier week-end du premier confinement, j’ai fait un DJ set en live. Avec le collectif La Forge, j’ai aussi participé à l’événement en ligne “Covidchella”, c’était une soirée avec maison Tsugi festival, c’était assez dingue !
Sinon j’ai essayé de continuer à organiser quelques dates hors confinement, mais c’était très compliqué de produire dans des conditions qui ne sont pas du tout optimales, c’est très frustrant. J’ai continué à produire de mon côté en expérimentant chez moi, plus lors du deuxième confinement. Avec mon collectif Bonne nuit à demain, on a sorti un podcast, “Bonne nuit à 2021”, puis par la suite on a sorti des tracks et podcasts audio jusqu’à début 2021.

Quelles ont été tes alternatives face à la crise ?

La crise sanitaire m’a permis de prendre du temps pour faire autre chose que du son, c’est très difficile de se projeter actuellement. Je suis dans l’incapacité de penser au booking et à une organisation. Malheureusement, je n’ai perçu aucune aide, j’ai trouvé un travail en parallèle. L’État a mis du temps à mettre des aides en place.

Quelles sont tes ambitions sur le long terme ? Quels sont tes objectifs ?

J’ai pour ambition de continuer à développer mes trois projets. De pouvoir produire à fond et de sortir un ep, retrouver les dancefloors, continuer d’organiser des soirées avec des thématiques spécifiques et d’innover dans la scénographie. Mon premier objectif serait de retourner sur scène et d’organiser une grosse teuf, je pense que c’est ce que tout le monde veut en ce moment ! Dans l’idéal, j’aimerais sortir mon premier EP mi 2021, mais me connaissant ça arrivera en 2025. J’aimerais partir jouer à l’étranger, rencontrer d’autres publics et voyager.

Retrouvez Galopin sur Facebook et Soundcloud ; suivez ici Bonne nuit à demain.

Propos recueillis par Constance Merlin

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