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I Love l’Amour : “Je suis un romantic nerd”

Montaine Matuzac 1 juillet 2021
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© Adrien Quennepoix

Rencontre avec celui qui se définit comme un “artisan du sample”, I Love l’Amour. Ce jeune artiste indépendant nous présente ici son projet musical à la sortie imminente. 

Raconte-nous tes débuts musicaux ! 

Petit, j’habitais avec mes grands-parents et ma grand-mère était professeure de musique, la musique était donc primordiale dans ma vie et passait même avant l’école. J’ai commencé l’apprentissage de la guitare très jeune mais je n’ai, en revanche, jamais pris de cours de chant. Au collège et au lycée, je n’ai pas perdu mon interêt pour la musique bien au contraire, c’est à cette époque que j’ai créé mon premier groupe de musique : Befivens. Après avoir gagné un tremplin en seconde, j’ai pu rencontrer pour la première fois quelqu’un d’assez connu. C’était le manager de Noir Désir qui, lors d’un atelier coaching, m’a conseillé de faire des études avant de me concentrer sérieusement sur la musique. J’ai suivi son conseil en suivant une prépa au Lycée Montaigne, avant d’enchaîner avec une école de commerce. Avec mon meilleur ami, on a ensuite créé “Rostan Del Soler”, un projet Nerd Pop pour l’obsessionnel et l’accessible, qu’on a arrêté il y a six mois afin que je lance mon projet personnel. 

Comment I Love l’Amour est-il né ? 

I Love l’Amour est mon premier projet personnel, ce qui me fait à la fois peur et en même temps c’est très excitant. Je suis parti d’un constat en me posant quelques questions, afin de définir ce que j’aimais faire et ce que j’aimais comme musique. C’est simple, j’aime la musique commerciale, ce qui actuellement très difficile à réaliser. Je pense par exemple à Lisztomania de Phoenix, qui est un chef-d’œuvre en termes d’efficacité. Cette musique répond aux codes de la pop et le rendu est un réel succès commercial, c’est une véritable proposition artistique. En fait, je suis tout simplement fan de Phoenix dont l’album entier est une belle démonstration du commercial. J’aime ce qui est accessible, alors mon but est de reproduire un projet similaire afin que n’importe qui puisse l’écouter et l’aimer. Mon style c’est plus précisément de la synth-pop, avec une énorme influence des années 80, le tout en français pour un rendu plus personnel. À la fin de ce constat, je me suis penché sur le nom de mon projet, je voulais qu’il reflète ma volonté. J’aime la musique pop et j’aime ce qui parle d’amour, j’adore les comédies romantiques, alors j’ai décidé d’assumer totalement. Après tout, quitte à faire un projet personnel, autant le faire à fond ! “Rostan Del Soler”, personne ne comprenait le nom et n’arrivait à le prononcer. Il fallait donc un nom simple, concret et efficace : “Amour” on le traduit en anglais ça donne “Love”, on utilise ses deux mots dans un même nom, “I Love l’Amour”, et celui-ci on s’en souvient. La musique est un facteur de libération très important. Je suis fasciné par les gens qui arrivent à danser, qui se libèrent ! Moi je n’y arrive pas, je suis trop pudique pour ça. 

Tu te décris comme un “romantic nerd”, une personne à la fois rêveuse et sérieuse. Peux-tu nous éclairer sur cette dualité que l’on retrouve dans tes musiques ? 

J’ai commencé à travailler mes premiers sons en gardant en tête mon désir d’obtenir une ambivalence de lecture dans mon projet. Il faut que cela reste accessible et sérieux. L’accessible se retrouve à travers mes musiques colorées et dansantes, aux visuels imprégnés de diverses références de la pop culture qui plaisent tant. Le côté sérieux, c’est d’offrir une proposition artistique avec des paroles très profondes qui mènent à une véritable réflexion. Je parle de cette démarche de s’affirmer et de se mettre en danger afin de se libérer. On ne peut pas échouer si l’on ne prend pas de risque, mais on ne peut pas réussir non plus. Il faut que ce soit finement raconté, que les messages soient noyés dans des punchlines afin que cela donne d’abord envie de danser. Puis lorsqu’on explore en profondeur le projet, on prend note du côté sincère et c’est ça qui me plaît. Je mélange l’imaginatif et le vécu, chacun interprète ensuite les paroles comme il le souhaite. L’album Wolfgang Amadeus Phoenix de Phoenix est très ambitieux, ils ont remplacé Mozart par leur nom de groupe, ce qui pourrait donner une impression de moquerie. Pourtant c’est l’inverse, il y a une vraie démarche derrière. I Love l’Amour tient aussi ce côté rentre-dedans.

Quelles sont ces “curiosités” que l’on retrouve sur ton compte Instagram ?

Les curiosités ce sont de courts sons que je poste régulièrement sur ma page, c’est marrant. Ce sont des exercices de création qui m’obligent à travailler régulièrement sur différents thèmes. C’est super parce que de manière générale, si je manque d’inspiration pour une musique, je bloque totalement et n’ose pas la terminer. Ces curiosités m’aident à me débloquer en termes de processus de création et me poussent à faire des recherches afin de retrouver l’inspiration. 

Es-tu totalement indépendant ? 

Je suis indépendant puisque je m’occupe seul de la composition, l’enregistrement, la production et de bien d’autres étapes pour produire mon son final, à l’exception du mixage. Cette étape est prise en charge par Etienne Caylou, qui mixe également pour  d’autres artistes tels que Clara Luciani ou encore Eddy de Pretto. Sur les deux premières musiques de ce projet, j’ai réalisé l’écriture des textes avec mon meilleur ami. En fait, c’est important pour moi qu’il y ait une démarche artisanale afin que cela soit entièrement personnel. Je me définis comme un artisan du sample car tel un artisan, je vais tout faire moi-même. En revanche, je me suis dit que je n’avais rien à perdre à envoyer mon projet à des labels et certains ont répondu être intéressés. Je finalise ce projet très bientôt ! 

 

Retrouvez I Love l’Amour sur son compte Instagram.

Propos recueillis par Montaine Matuzac 

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