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Christina Bianco triomphe dans Funny Girl à Marigny

Hélène Kuttner 10 novembre 2019
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© Julien Benhamou

Jean-Luc Choplin poursuit sa passion pour les Broadway Musicals et après Boys and Girls dans ce même théâtre, c’est une nouvelle création de Stephen Mear qui nous est aujourd’hui proposée. Sur les pas mémorables de la grande Barbra Streisand qui créa le rôle en 1964, la chanteuse et comédienne américaine « aux mille voix » Christina Bianco reprend le rôle avec un panache éblouissant. Deux heures de spectacle total mené par une troupe d’enfer et une star à l’énergie solaire.

La véritable histoire de Fanny Brice

© Julien Benhamou

Au départ, c’est l’histoire d’une gamine au physique ingrat mais au culot d’enfer, qui chante bien mais ne sait pas danser et qui deviendra la star des Ziegfeld Follies. Fanny Borach, dont les parents possèdent un saloon, devient alors Fanny Brice, que le talent comique et la voix inimitable propulsent au rang de vedette du music-hall des années 20. Sa vie romanesque, ses aventures et son mariage avec un escroc séducteur, qu’elle soutiendra durant toutes ses années de prison en épongeant ses dettes, conduisit son gendre, Ray Stark, à produire un musical sur sa vie. Il aura fallu attendre plus de dix ans, plus de 40 versions et Barbra Streisand, qui se fondit magnifiquement dans le rôle titre en 1964, pour que l’histoire de cette gamine juive de Brooklyn devenue une star se transforme en un triomphe sur la scène et au cinéma.

Christina Bianco dans les pas de Barbra

© Julien Benhamou

If a Girl isn’t Pretty, His Love Makes Me Beautiful, People, Don’t Rain on My Parade, Christina Bianco excelle dans tous les tubes -lyrics de Bob Merill- en donnant à son personnage une rage de vivre et de réussir saisissante. Haute comme trois pommes, le visage mobile et le sourire ravageur, la chanteuse déploie, durant deux heures, une énergie et une générosité impressionnante, épousant les aléas sentimentaux et les tourments professionnels de ce feuilleton mélodramatique. Le livret opère par flash-backs successifs, depuis l’attente de la sortie de prison de Nick, son mari, à ses débuts maladroits dans des cabarets du Lower East Side de Manhattan. Peter McKintosh signe les décors et costumes efficaces de cet univers des années 1910, avec les faubourgs de Broadway, le saloon populaire familial et les studios de danse où des filles au physique de mannequin sculptural toisent déjà la minuscule Fanny incarnée par Christina.

Talents parfaits

© Julien Benhamou

Dans les lumières de Tim Mitchell, Ashley Day est un épatant Nick Arnstein, physique de bellâtre ravageur et cœur d’enfant, tandis que Rachel Stanley propose une mère juive dévastatrice. Mark Inscoe campe un parfait Ziegfeld et les numéros de claquettes et de danse jazz, portés par l’ensemble des danseurs, rythment agréablement le fil de l’histoire. Le livret signé Isobel Lennart et la musique de Jule Styne, que dirige James McKeon, fonctionnent parfaitement pour ficeler une romance malheureuse qui se termine heureusement, à la gloire des femmes américaines. À ce titre, Christina Bianco l’emporte avec un triomphe très mérité.

Hélène Kuttner

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