Nadège Perrier : “La scène est ma maison, je m’y sens à ma place”
Nadège Perrier © Christophe Crénel
Rencontre avec Nadège Perrier, comédienne, auteur et coach en média training. Elle joue dans de nombreuses pièces telles que : “Le Corbeau Blanc”, “Richard III”, “Le Clan des divorcées”. Découvrez son univers à travers cet échange.
Pourriez-vous vous présenter ?
Je me vois avant tout comme une comédienne qui écrit des pièces de théâtre. La scène est ma maison, je m’y sens à ma place, je peux m’y exprimer en jouant, en chantant, en dansant et en dirigeant des comédiens. J’ai de plus en plus envie de varier les plaisirs et c’est pourquoi je me suis mise à l’écriture. Je fais aussi des voix-off et du doublage.
En quoi consiste votre métier ?
Pour moi, le métier du spectacle est un doux mélange entre le divertissement, la recherche ou l’éducation. La représentation théâtrale a cette capacité d’inculquer des connaissances, et parfois même faire évoluer la société en faisant passer des messages autrement que par un cours magistral, que ce soit par le biais de la comédie ou du drame. Et pour le comédien, interpréter un personnage, c’est d’abord de l’exploration puis de l’appropriation. On cherche, on découvre, on fait soi puis on restitue à un public. C’est aussi une façon de prêter son corps, sa voix, ses couleurs, ses émotions à quelqu’un d’autre. En fait, on navigue entre l’autre et soi, et forcément on apprend beaucoup sur la psychologie humaine.
Vous interprétez divers rôles à la télévision comme au théâtre, comment se passent les tournages ?
Le monde de l’image est très différent de celui du théâtre. Au cinéma ou à la télévision, on se sent au service d’une équipe, notre marge de manœuvre en tant que comédien est limitée. Au théâtre, on est beaucoup plus maître du jeu. Tout en respectant les indications des metteurs en scène, on peut décider de changer des détails dans notre interprétation. Ça peut être rafraîchissant, surprenant, et surtout, le lien avec le public est précieux et jouissif.
Parlez-nous de l’intrigue de Richard III de William Shakespeare…
Oui, bien sûr ! j’ai la chance de jouer la Reine dans Richard III au Théâtre des Gémeaux Parisiens tous les mardis soir à 20h30. Cette pièce montre jusqu’où l’homme peut aller pour satisfaire sa soif de pouvoir, son désir d’ambition, à savoir, le meurtre et la tyrannie. William Mesguich, le metteur en scène qui interprète aussi le rôle titre, a choisi de dépeindre un univers entre Game of Thrones et Tim Burton, par des costumes et projections d’images sublimes, des nappes musicales étranges et envoûtantes, des combats d’épées… Cette adaptation d’1h40 est à la hauteur de l’œuvre de Shakespeare tout en étant moderne et vivant. Ça s’adresse autant aux jeunes qu’aux adultes. C’était un sacré challenge à monter avec huit comédiens (au demeurant tous formidables et dévoués) et une nécessité dans ce début de XXIe siècle où les dictateurs sanguinaires reviennent en force !

Richard III de William Shakespeare © Christophe Crénel
Vous jouez le rôle d’Elizabeth dans cette pièce, en quoi cela vous a enrichi et de quelle manière ?
Une princesse, c’est mièvre, voir “cucu” une reine, ça a du tempérament ! Alors jouer Elizabeth est très excitant d’autant qu’il est écrit de manière à permettre une progression dans l’émotion. Au début, on la sent vulnérable et fragile dans son inquiétude pour le Roi qui est malade, puis elle a un moment de soulagement et de joie avant d’être rattrapée par la tragédie. À la fin, la colère l’emporte et je peux laisser éclater toute la rage du personnage.
Quels artistes, toutes époques confondues, admirez-vous le plus et pourquoi ?
Je ne suis plus en admiration devant des artistes comme j’ai pu l’être étant jeune comédienne. Pour moi, tout artiste est capable de faire des prouesses à certaines conditions : n’en déplaise à certains, seul le talent ne suffit pas ;), le sens de l’effort, la capacité au travail et à la remise en question sont essentiels ; surtout ne jamais croire que tout tourne autour de son petit nombril (rires).
Cependant, j’aime les découvertes et les artistes porteurs de projets, dans lesquels ils excellent en tant qu’acteurs, m’épatent toujours, car je sais quelle obstination il faut pour mener à bien une aventure artistique.
La Québécoise Florence Longpré m’a scotchée dernièrement avec sa série Empathie, quelle artiste et quelle personnalité !
Quels sont vos projets dans les mois qui suivent ?
J’attends avec impatience qu’on me propose un rôle ! À bon entendeur 🙂
Ma pièce Toussaint Louverture, le souffle de la liberté sera bientôt en tournée et au Festival d’Avignon.
Sinon, je suis en recherche pour ma nouvelle pièce. Je vais bientôt lancer la phase écriture. C’est très physique car ça ressemble beaucoup à une grossesse: le bébé est là à se tortiller à l’intérieur et ne demande qu’à sortir.
Et enfin je profite de chaque représentation de Richard III chaque mardi soir, il nous en reste 14 jusqu’au 23 décembre. C’est du grand spectacle et que je sois damnée si je ne savais plus en apprécier toutes les saveurs !
Merci à Artistik Rezo de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer.
Plus d’informations sur le compte Instagram de Nadège Perrier et sur le site Internet de son agence
Propos recueillis par Aurélie Celdran
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