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Jeanne et Marguerite au Théâtre La Bruyère

21 février 2014
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Jeanne et Marguerite au Théâtre La Bruyère

Jeanne et Marguerite

De Valérie Péronnet

Mise en scène de Christophe Luthringer

Avec Françoise Cadol

Du 30 janvier au 29 mars 2014
Du mardi au samedi à 19 heures

Réservations :
01.48.74.76.99 ou www.theatrelabruyere.com

Durée : 1h

Théâtre La Bruyère
5, rue La Bruyère
75009 Paris
M° Saint-Georges
 
www.theatrelabruyere.com 

Du 30 janvier au 29 mars 2014

Dans une interprétation à fleur de peau, la superbe Françoise Cadol donne vie au texte poignant et drôle à la fois de Valérie Péronnet que met en scène avec beaucoup de délicatesse Christophe Luthringer. Une très belle page d’amour…

Marguerite en 1907 vit à Nice et rencontre Eugène pendant les vacances. Elle l’attend, patiemment. Ils s’écrivent constamment. Ils finiront par s’aimer ardemment. Jeanne, en 2000 est seule. Elle est journaliste et nègre. Elle remplit sa vie de ce que lui racontent les autres.

Un soir, sur internet, ce lieu qui n’en est pas un et où l’on « dit la nuit à un inconnu ce qu’on n’ose pas dire le jour à ceux qu’on connaît », elle rencontre un homme qu’elle nomme James. Sans rien savoir de sa vie, pas même son nom donc, elle en tombe amoureuse. Puis elle aussi va attendre un signe de lui. Sa passion va la dévorer.

Le texte magnifique de Valérie Péronnet est inspiré d’une histoire vraie, la sienne. Une histoire somme toute banale comme il y en a autant qu’il y a d’amours. De ces amours pas franchement heureuses, pas complètement malheureuses non plus. Ces amours faites d’attentes, d’espoir, de désespérances, de désillusion, de bonheur intense aussi. Ces amours sans histoire, ces histoires d’amour, ces amours que l’Histoire contrarie… Nous ne sommes toutefois pas dans la tragédie totale, certains passages provoquant même quelques rires francs, que provoquent le caractère délicieusement désuet des pratiques 1900 ou la rage qui peut habiter les déclarations de l’an 2000.

Un très élégant jeu de lumières

La mise en scène de Christophe Luthringer va opérer d’incessants allers et retours entre les deux époques avec de subtiles transitions textuelles comme autant de relais signifiant clairement cette intemporalité qui régit le sentiment amoureux. Les éclairages soulignent ses changements temporels mais l’histoire n’est, quant à elle, qu’un perpétuel recommencement. Les outils changent, la petite musique de l’amour et ses souffrances demeurent.

Jeanne et Marguerite au Théâtre La BruyèreFrançoise Cadol endosse les deux rôles titres comme pour mieux signifier cette perpétuité du sentiment amoureux. En parlant à la première personne pour la plus récente et à la troisième pour Marguerite. La sensibilité à fleur de peau de son interprétation transcende ce très beau texte. Elle navigue sur cette carte du tendre avec une facilité confondante pour incarner ces deux personnages au fond pas si éloignés que ça. La générosité de son jeu bouleverse. Il n’y a ni afféterie, ni sensiblerie dans cette proposition. Juste une belle sincérité qui ne trompe pas. Un très très beau spectacle à soutenir…

Franck Bortelle

[Crédits photographiques : Palazon] 

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