Le Mensonge, un tour de magie sur les planches
Le Mensonge De Florian Zeller Mise en scène de Bernard Murat Avec Pierre Arditi Evelyne Bouix Josiane Stoleru Jusqu’au 29 novembre 2015 Tarifs : de 10€ à 56€ Location : 01 47 42 59 92 Durée : 01h40 Théâtre Edouard VII www.theatreedouard7.com |
Jusqu’au 29 novembre 2015 La nouvelle pièce « Le mensonge » de Florian Zeller, se déroule à l’instar d’un tour de magie. Dans ce jeu théâtral entre vérité et mensonge, les scènes et les personnages se déboitent comme des poupées gigognes et le réel n’est jamais qu’illusion. Rires et surprise sont garantis ! Un débat brûlant ouvre la pièce : toute vérité est-elle bonne à dire ? Alice est en colère. Elle a surpris le mari de son amie embrasser une autre femme. Doit-elle avouer la vérité à cette amie chère, invitée à dîner le soir même ? Paul, le mari d’Alice, argumente en faveur du mensonge, un parti pris qui a tôt fait de lui attirer les soupçons d’Alice. Son époux dit-il toujours la vérité, lui qui défend si ardemment le mensonge ? Dans cette pièce, la vérité se révèle mouvante comme des sables où, plus l’on cherche à se débattre plus l’on s’enlise dans la paranoïa. Le Mensonge de Florian Zeller constitue la deuxième volet, après La Vérité, d’un diptyque qui explore les thèmes fondamentalement théâtraux de la vérité et du mensonge. Poupées gigognes Le spectateur, entrainé dans un dédale vertigineux dont l’issue s’avère incertaine, devient enquêteur, à l’affut des moindres indices. Sous ses yeux ébahis, les scènes et les personnages se déboitent comme des poupées gigognes. Car derrière une apparente « vérité » s’en cache toujours une autre, et ainsi de suite. Jusqu’à la dernière scène, coup de théâtre, qui surgit comme un lapin sortirait d’un chapeau. Car le réel n’est jamais qu’une illusion. Des personnalités à double fond Les comédiens sèment le trouble de par l’ambiguité de leurs personnages. Là résidait l’enjeux principal de leur interprétation ; laisser transparaître différents visages, comme autant de masques. Des personnages à double fond qui dévoilent par intermittence bonne foi, naïveté ou manipulation et mensonge. Pierre Arditi, qui sait admirablement conclure son phrasé par une petite fausse note qui sonne la gêne ou la mauvaise foi, est parfait pour le rôle. Il dresse un portrait acerbe, d’une vraisemblance comique, de ce bourgeois peu courageux et bien installé dans un confort de vie qu’il ne semble pas prêt à sacrifier à la vérité. Jean Michel Dupuis, belle surprise de ce casting, dévoile un personnage dont la singularité interpelle et fait résonner une touche comique irrésistible de par son apparente naiveté et son caractère bon enfant qui tranchent avec ses conseils pragmatiques voire cyniques. Les deux actrices féminines Josiane Stoléru et Evelyne Bouix offrent des personnalités assez neutres pour absorber les différents éclairages successifs que le texte leur confère. À déguster de préférence en couple, à vos risques et périls. Jeanne Rolland [Visuels : Le Mensonge au Théâtre Edouard 7 © Emmanuel Murat]
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