John and the Volta – EP Empirical
Proposer à un groupe de se présenter en quatre chansons équivaut à demander à un individu de se définir en quatre mots. A défaut d’un portrait approfondi, des indices apparaissent.
John And The Volta – nom en forme de discret clin d’œil à Björk – n’a pas opté pour le « best of » de ses années d’apprentissage, mais offre ici la photo la plus contemporaine du groupe. Après digestion des influences intimidantes – Neil Young, Air, Thom Yorke ou Justin Vernon –, quatre musiciens s’inventent un futur. Avec un seul mot d’ordre : qu’elle soit pop indé, synth-wave, electronica ou rock arty, l’aventure ne vaut d’être vécue que si elle est la plus personnelle possible.
L’EP s’ouvre sur Paralized, un souvenir du film Drive où, ici, le sentiment amoureux semble enfoui sous plusieurs strates de claviers glacés, sorte de synth-wave qui ricoche dans une cité de verre. Vient ensuite Lover’s Eyes, le titre le plus ancien qu’ait composé Jonathan Ducasse (voix de tête, guitare, clavier), où John And The Volta révèle l’un de ses penchants : la réitération du motif de guitare ; celui qui reste à l’esprit. Possible que la chanson fut de celles qui ont séduit les initiateurs du label bruxellois TALK !, dont John And The Volta est la première signature.
Quand arrive la pop technologique d’ « Empirical », l’idylle entraperçue sur Lover’s Eyes bat déjà quelque peu de l’aile : « J’ai voulu mettre en parallèle une traversée du désert avec une relation de couple qui s’essouffle. Les vues panoramiques contrastent avec l’espace, de plus en plus exigu, de la sphère intime », dit Jonathan Ducasse. Si la basse est chaloupée, la rythmique – inéluctable – refuse de passer la totalité de la soirée sur le dancefloor, à l’image du songwriter de 27 ans qui reconnaît n’avoir « aucune culture clubbing ! ».
Ghosts clôt l’ensemble de la plus belle des façons. S’agit-il d’une élégie au ralenti, d’une oraison païenne ? Accompagné par trois accords de guitare, c’est fou combien ce chant peut susciter de frémissements et d’images. A ce sujet, il faut voir celles de Brendan Canty : le très joli clip de Ghosts tourné dans la campagne irlandaise.
Après des concerts marquants – le groupe est notamment finaliste national des Inrocks Lab 2013 – et dans l’attente d’un album à paraître en 2014, John And The Volta met en évidence son goût pour le travail soigné, et dévoile un paysage pop composite où un ciel, très vaste, figure au beau milieu du dessin.
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