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« Tutto Ponti, Gio Ponti archi-designer » – Musée des Arts Décoratifs

8 novembre 2018
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Considéré comme l’un des architectes et designers les plus influents du 20e siècle, Gio Ponti (1891-1979) est mis à l’honneur au Musée des Arts Décoratifs pour une première rétrospective en France. Créateur prolifique, autant intéressé par la production industrielle que par l’artisanat, il a bouleversé l’architecture d’après-guerre tout en ouvrant les perspectives d’un nouvel art de vivre.

Présentée dans la nef du musée, l’exposition Tutto Ponti, Gio Ponti archi-designer couvre l’ensemble de sa longue carrière, de 1921 à 1978, mettant en lumière les nombreux aspects de son travail, de l’architecture au design industriel, du mobilier au luminaire, de la création de revues à son incursion dans les domaines du verre, de la céramique et de l’orfèvrerie. Plus de 500 pièces, dont certaines ne sont jamais sorties de leur lieu d’origine, retracent ce parcours pluridisciplinaire mêlant architecture, mobilier, aménagements pour des demeures privées ou des bâtiments publics (universités, cathédrales). La scénographie de l’exposition a été confiée à l’agence Wilmotte & Associés avec la collaboration du graphiste Italo Lupi. Si Gio Ponti est aujourd’hui admiré par un public éclairé d’amateurs de design et très convoité par les collectionneurs, son œuvre reste peu connue en France. Cette exposition est donc l’occasion de faire découvrir au grand public l’univers créatif de ce personnage mythique de la scène italienne, dont la générosité et l’enthousiasme ont stimulé ses contemporains et inspirent toujours les nouvelles générations de designers et d’architectes.

Chaise, 1936 Fabricant : Casa e Giardino. Noyer © Gio Ponti Archives, Milan

A PROPOS DE GIO PONTI

Diplômé en 1921 de l’Ecole Polytechnique de Milan, Gio Ponti débute son activité d’architecte au sein de l’agence d’Emilio Lancia et Mino Fiocchi.
Directeur artistique de 1923 à 1930 pour Richard-Ginori, manufacture de porcelaine, il adapte l’ensemble des créations de l’entreprise à la production en série et conçoit des pièces néoclassiques couronnées d’un grand prix à l’Exposition Internationale des Arts décoratifs de Paris en 1925.

En 1926, Gio Ponti crée pour les grands magasins italiens La Rinascente, une série de meubles à prix modestes et aux formes simples rendant accessibles ainsi les arts décoratifs au plus grand nombre. Grâce à ses liens avec le mouvement Labirinto qui met en contact créateurs et fabricants, il diffuse ses idées et fait la promotion de nouveaux talents grâce aux expositions qu’il organise à la Biennale de Monza (dont il sera le directeur en 1925 à 1979) et surtout grâce à la revue Domus qu’il lance en 1928 (revue d’architecture encore publiée aujourd’hui, devenue référence internationale).
Dans les années 1930, il emprunte un tournant moderniste en architecture avec la construction à Milan des Case tipiche, des bureaux de la société Montecatini, l’Ecole de mathématiques de l’Université de Rome…

Dans le domaine de la maison, il réalise des luminaires pour Fontana Arte, des couverts pour Krupp, des étoffes pour De Angeli-Frua et Ferrari, du mobilier pour Casa e Giardino, etc.
Enseignant de 1936 à 1961 à l’École Polytechnique de Milan, il forme plusieurs générations de designers.
Durant les années 1940, Gio Ponti se consacre à la réalisation de fresques monumentales au Palazzo del Bo de l’Université de Padoue. Il revient à la peinture à l’huile, à sa passion pour l’écriture, à l’opéra et au cinéma créant de nouveaux scénarios, des mises en scène et des costumes pour la Scala de Milan.
À l’issue de la guerre, protagoniste majeur du « made in Italy », il encourage la création italienne à l’étranger. Deux objets emblématiques voient alors le jour : la machine à café aérodynamique La Cornuta (1949) pour Pavoni et la chaise Leggera (1951) pour Cassina.

De 1950 à 1960, au sommet de sa carrière, Gio Ponti diffuse son style, avec d’importantes commandes architecturales privées au Venezuela, aux États-Unis, au Moyen-Orient et même à Hong Kong. Il réalise alors deux de ses chefs-d’œuvre, la villa Planchart à Caracas et la tour Pirelli à Milan.
Légèreté, transparence, clarté, couleur et simplicité sont les maîtres mots de cette activité foisonnante qu’il mène depuis son quartier général à Milan, véritable laboratoire de créations.

Dès 1955, la chaise Superleggera conçue pour Cassina, toujours en production aujourd’hui, entre dans toutes les salles à manger d’Italie : fabriquée en frêne, son design à la fois classique et ultra moderne ainsi que son poids-plume lui ont valu le Compasso d’Oro de 1957, prestigieux prix que Ponti a d’ailleurs contribué à créer.
Dans les années 60, Ponti s’intéresse particulièrement aux jeux de surfaces et de couleurs, travaillant à faire des murs des éléments non plus porteurs mais portés, aériens, comme suspendus. Il privilégie les revêtements de céramique qui captent la lumière et en renvoient les reflets comme à l’hôtel Parco dei Principi de Sorrente.

Dans les années 1970, toujours à la recherche de transparence et de légèreté, il envisage ses façades architecturales comme des feuilles de papier pliées sur lesquelles figurent des formes géométriques ajourées à l’exemple de la cathédrale de Tarente (1970) et du Denver Art Museum (1974).
Le mobilier est lui aussi repensé, il devient plus flexible, mobile, léger et lumineux afin d’adapter l’espace aux besoins de la vie contemporaine.

[Source : communiqué de presse]

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