0 Shares 530 Views

“Amal, un esprit libre” : quand même la fiction ne peut pas avoir de happy ending

Aglaé Girard 25 avril 2024
530 Vues

Lubna Azabal dans "Amal, Un esprit libre" © UFO Distribution

 

En salle, mercredi 17 avril, est sorti “Amal, un esprit libre”. Mettant en scène une professeure belge dans un lycée laïque, le film résonne de manière inquiétante avec “Pas de vagues” et “La Salle des profs”, sortis au cinéma ces derniers mois. Si tous s’accordent sur un point : nos professeurs sont en danger, “Amal” va encore plus loin. Son postulat ? La France et sa liberté sont menacées.

Amal est professeur de français. Dans sa classe, au dernier rang et effacée, se trouve une de ses élèves, Monia. Cette dernière se retrouve victime d’harcèlement physique, moral et virtuel vis-à-vis de son orientation sexuelle. Le problème sous-jacent : les arguments de ses agresseurs ne sont autres que les versets de leur religion, l’Islam.

Amal est prise d’effroi devant une situation d’une violence inouïe et souhaite leur montrer qu’il s’agit d’une lecture erronée de leur foi. Mais la discussion n’est pas ouverte et la violence ne fait qu’augmenter.

Comment arrête-t-on un conflit aussi vieux que le monde ? Comment sauve-t-on des personnes qui ne souhaitent pas être sauvées ? Est-il possible de faire entendre à un esprit fermé que la violence n’est pas une solution ? Faut-il arrêter de mener le combat lorsqu’on est seule à se battre ?

Avec ce film, le réalisateur et journaliste Jawad Rhalib ne nous ment pas. Si-comme l’indique le titre-, les esprits sont libres, les corps eux ne le sont pas et en paient le prix fort. Harcèlement, agression, menaces rythment les 1h51 que nous passons devant l’écran, nous entraînant, nous spectateurs, dans un torrent de violence.

La force de ce long métrage est de ne pas s’arrêter aux portes de la salle de cinéma. Bien après la scène finale, il continue de tourner dans votre esprit. De se glisser dans vos pensées. De peser dans votre estomac. Amal, un esprit libre est juste un film certes, mais criant d’une vérité contemporaine qui glace le sang.




 

Articles liés

“Le Dieu des causes perdues”, un spectacle poétique au Théâtre de l’Athénée
Agenda
27 vues

“Le Dieu des causes perdues”, un spectacle poétique au Théâtre de l’Athénée

Anna part à la recherche de son frère, Maxime, dont elle n’a plus de nouvelles depuis ses douze ans. En quête de signes, elle se lance dans une épopée initiatique mue par une seule question : quand l’absence et...

“Our People” : Frederick Ballentine & Kunal Lahiry explorent la résistance des communautés LGBT
Agenda
34 vues

“Our People” : Frederick Ballentine & Kunal Lahiry explorent la résistance des communautés LGBT

Inauguré en 1896, classé monument historique et réputé pour son acoustique exceptionnelle, le Théâtre de l’Athénée Louis-Jouvet compte parmi les plus belles salles à l’italienne de Paris. Il est connu pour son esprit laborantin, son goût des rencontres artistiques...

Bartabas investit la Grande halle avec deux spectacles d’envergure en juin 2024 !
Agenda
219 vues

Bartabas investit la Grande halle avec deux spectacles d’envergure en juin 2024 !

Au mois de juin, Bartabas et l’Académie Équestre de Versailles feront leur retour dans la Grande Halle à l’occasion de deux spectacles équestres d’envergure : l’opus 2024 de La Voie de l’écuyère et Noces de Crins, en collaboration avec...