0 Shares 1869 Views

Charlotte Gainsbourg – concert à la Cigale

12 juin 2010
1869 Vues
Cover_Charlotte_Gainsbourg_IRM

« L’album de Charlotte Gainsbourg » : pas facile à dire, tant l’influence de l’arrangeur de génie Beck Hansen est évidente. Mais ce mélange des genres entre sensualité et musicalité permet une énergie vibratoire remarquable. Heaven can wait, titre multi-diffusé, illustre l’appui effacé de Beck, dont la voix assourdie porte le souffle chatoyant de la chanteuse-actrice-égérie.

Admirateur de Serge Gainsbourg, l’auteur-compositeur américain s’en approche dans la conceptualisation de « IRM » ; par l’expérimentation, la créativité musicale, mais aussi les emprunts littéraires : « Vienne la nuit sonne l’heure, les jours s’en vont je demeure » (Guillaume Apollinaire dans La Collectionneuse). Complétant l’héritage artistique, la fille de « l’homme à tête de choux » séduit par ses intonations maternelles. Et reproduit l’agilité haletante de Jane Birkin, un octave plus haut, sur In the end.

Surprise électro-rock

L’apport virtuose des percussions quadrille immédiatement l’écriture mélodique de « IRM » ; évitant l’écueil monotone du disque précédent « 5 : 55 ». Les cadences chaloupées de Me and Jane Doe s’enrichissent ainsi de la chaleur du marimba. Alors que le titre qui donne son nom à l’album arrive presque à saturation à force d’abondance rythmique. Des sonorités plus claires – obtenues grâce au celeste, l’un des nombreux instruments utilisés – ponctuent ensuite In the end et Greenwich mean time.

Dans une complémentarité idéale, le timbre langoureux de Charlotte Gainsbourg cajole cette profusion instrumentale. Autant en anglais qu’en français (Le chat du café des artistes, le célinien Voyage, La collectionneuse).

Mais l’éclatante surprise ne se révèle qu’à la fin de l’album. Lorsque l’audace de Beck pousse jusqu’aux accents électro-rock. Trick Pony et sa basse omniprésente, suivi de Greenwich mean time, cassent complètement le rythme. Charlotte Gainsbourg suit vocalement et semble prendre son envol, comme libérée, presque en transe.

Entre ballades indolentes et arrangements survoltés, « IRM » crée une tension très pop, loin de l’univers glacé qui caractérisait jusqu’à présent Charlotte Gainsbourg.

Cyril Masurel

Lire aussi sur Artistik Rezo :
IRM ne convainc pas

Les 16 juin, 8 et 9 juillet 2010 à la Cigale

La Cigale
120, boulevard de Rochechouart
75018 Paris

www.lacigale.fr
www.charlottegainsbourg.com


Articles liés

Le métissage et la spiritualité explorés dans “Krump et geste” pendant le festival Avis de Temps Fort !
Agenda
72 vues

Le métissage et la spiritualité explorés dans “Krump et geste” pendant le festival Avis de Temps Fort !

Nous avons inauguré, en décembre 2023, une rencontre entre krumpeur.euses et “gesteur.euses”. C’était passionnant : des discussions riches, des impromptus artistiques convaincants ! Nous continuons de creuser la question, à travers des formats courts – artistiques et pédagogiques –...

Synthétiseurs en ambient noctambule : “Ajasphere vol.II”, nouvel EP de l’ensorcelante AJA
Agenda
73 vues

Synthétiseurs en ambient noctambule : “Ajasphere vol.II”, nouvel EP de l’ensorcelante AJA

“Ajasphere vol.II” est un EP instrumental que j’ai composé entre 2022 et 2023. Chaque morceau est un univers à part entière, une bulle, une sphère. Ce sont comme des BO de mini films épiques. J’aimerais que cet album amène...

“Oui, je sais”, un one woman show de l’humoriste Olivia Moore à La Nouvelle Seine dès le 20 avril !
Agenda
66 vues

“Oui, je sais”, un one woman show de l’humoriste Olivia Moore à La Nouvelle Seine dès le 20 avril !

Après les succès de Mère Indigne puis Égoïste, l’humoriste Olivia Moore présente son nouvel opus “OUI, JE SAIS”. “Vous savez pourquoi vous êtes comme vous êtes, vous ? Moi non plus. Enfin, pour vous je ne sais pas, pour...