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Portrait du street artist mexicain, Ruben Carrasco

Mona Dortindeguey 14 décembre 2018
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© Freddy Koh

Ruben Carrasco place la peinture au centre de son travail. Il est également le co-fondateur de l’IPAF (International Public Art Festival), un festival international de muralisme contemporain. Rencontre avec un artiste mexicain aux multiples facettes.

©Yoshi Yanagita – Marseille

Pouvez-vous me raconter votre parcours ?

J’ai commencé à entrer dans l’art comme n’importe quel enfant qui dessine sur un bout de papier. J’ai commencé à vendre mon « art » dans la rue à partir de l’âge de 15 ans à Mexico. Je n’ai pas fini mon école d’art, car j’ai vite réalisé que c’était une perte de temps pour moi. J’ai commencé à travailler dans des théâtres. C’était une belle opportunité d’apprendre et de gagner ma vie dans un environnement multiculturel. 

J’ai appris la photographie en France et à Mexico, ce qui m’a amené à travailler avec photoshop, que j’utilise aujourd’hui pour créer du digital art et des tableaux, qui ont le même rendu qu’une vraie toile. Je me suis lancé dans le tatouage car je voulais vivre cette expérience. 

Au bout de deux ans j’ai souhaité me recentrer sur la peinture. Ma première exposition était à Cancun, au Mexique, je faisais de la peinture abstraite. Sept ans après, j’ai commencé à faire de l’art figuratif pour exprimer plus clairement mes idées. J’ai ouvert ma propre galerie à vingt-six ans et ai fait partie d’un collectif de galeries à Cancun. Je n’ai jamais arrêté de créer et de mener des projets depuis.

©Damien Gillot – Montreal

Comment se passent les étapes d’une telle réalisation ? 

Il faut être bien préparé : la première ébauche est digitale pour étudier les options du mur et les interactions avec l’environnement. Je préfère intégrer mon travail avec le fond plutôt que de l’imposer, c’est pourquoi je peins des murs monochromatiques. J’essaie de réduire autant que je peux l’utilisation de matériel. Je trouve cela plus écologique et pratique.

© Ruben Carrasco – Paris Mur 12

Quels ont été les mentors ou les inspirations fortes dans votre vie ?  

Mon père m’a initié à la littérature et ma mère à l’art et l’artisanat. Ensuite, des amis comme Leon Álva, Carlos Generoso, Spade, Guztavo F. Coria me suivent depuis le début de ma carrière. J’ai trouvé l’inspiration avec des artistes comme Antoni Tàpies, Mark Tansey, Balthus, R.H. Giger, J. Gonzalez Camarena et bien d’autres.

Vous allez être exposé prochainement à la Station F. Comment avez-vous été mis en contact pour ce projet ? 

Grâce à la curatrice Alla Goldshteyn, qui fait partie de l’organisation de l’IPAF 2017, et l’association CICERO.

Vous avez fondé un collectif appelé « 5 Wolves No Pigs » et co-fondé les festivals FIAP and IPAF. Quelle est la genèse de ces projets ?

J’ai toujours créé des projets avec d’autres artistes. Alors un jour, j’ai décidé de lui donner un nom. « 5 Wolves No Pigs » correspondait au nom d’une exposition que j’avais produite et conçue à Montréal à la MAI Galerie en 2013. J’ai gardé ce nom pour créer un collectif avec un modèle qui permet aux participants de conserver leur liberté et aux nouvelles personnes de rejoindre le projet dans le monde entier. Ce collectif a été la base pour créer l’IPAF International Art Festival en 2014 à l’île d’Hol-Box, au Mexique. Depuis, nous avons produit sept festivals et plus de 150 fresques murales entre le Mexique, la France et l’Afrique du Sud.

© Ruben Carrasco – South Africa – IPAF 2018

Qu’est-ce qui vous anime, dans toutes ces activités ? 

Je suis une personne curieuse, ce qui peut amener à une longue liste, mais soyons concis en faisant un top 10 : voyages, philosophie, musique, cinéma, sociologie, gastronomie, métaphysique, folie humaine, langages et défi.

Quelle est la prochaine étape ? 

Ajouter de la technologie dans mon art, explorer de nouveaux chemins dans mes futures productions murales et sur toiles, et amener l’IPAF dans différents pays en 2019. Actuellement, nous sommes en effet à Acapulco pour la 7édition. Nous travaillons avec de brillants artistes français comme les Monkey Bird et Stew, ainsi que le russe Rustam Qbik, en collaboration avec Alla Goldshteyn.

© Ruben Carrasco – Acapulco

Propos recueillis par Mona Dortindeguey

Remerciements à Ruben Carrasco et Alla Goldshteyn

Instagram : @rubencarrascoart

Page Facebook : RubenCarrascoArtist

Site IPAF: www.ipaffestival.com

Alla Goldshteyn Instagram:
www.instagram.com/alla_goldshteyn_curating/

Alla Goldshteyn Facebook :
www.facebook.com/alla.goldshteyn.1

 

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