« Frères ennemis » : Matthias Schoenaerts, à corps et à cœur
De Bullhead à Frères ennemis, Matthias Schoenaerts a su conquérir le public français, s’imposant comme un acteur phare de notre époque. La preuve qu’on peut être viril et sensible à la fois.
Pour le public français, Matthias Schoenaerts est né dans les années 2010. Il faut pourtant rappeler que l’acteur belge a démarré sa carrière dans les années 90, avant de commencer à tourner de nombreux films (pas forcément arrivés jusqu’à chez nous) au début du nouveau millénaire. Parmi eux, il convient de distinguer l’excellent Black Book de Paul Verhoeven, aux côtés de Carice van Houten, mais aussi le thriller Loft (2008) d’Erik van Looy, huis-clos en forme de Cluedo. Il est d’ailleurs à noter que Schoenaerts est le seul acteur à avoir aussi tourné dans le remake de ce dernier film, mis en scène par le même réalisateur en 2014, aux côtés de James Marsden, Karl Urban et Wentworth Miller.
Chez nous, c’est donc plutôt avec Bullhead de Michael R. Roskam que l’acteur a explosé. Dans ce thriller mâtiné de drame, il traînait son impressionnante carcasse, idéale pour camper un personnage aussi humain qu’animal. Jacques Audiard ne s’y est d’ailleurs pas trompé, puisqu’il l’a ensuite engagé pour jouer le rôle principal de De rouille et d’os aux côtés de Marion Cotillard. Quelle que soit la langue des dialogues, Schoenaerts parvient à chaque fois à imposer une tension nimbée d’émotion, sa musculature impressionnante ne masquant jamais son immense sensibilité.
Depuis, s’il n’a pas toujours atteint des sommets au box-office, Schoenaerts n’a pas cessé de confirmer. Il a retrouvé Roskam pour Quand vient la nuit (avec Tom Hardy) et Le Fidèle (aux côtés d’Adèle Exarchopoulos), mais s’est aussi exprimé avec brio chez Luca Guadagnino (A bigger splash, remake sous-estimé de La piscine), Francis Lawrence (Red Sparrow, avec Jennifer Lawrence) et David Oelhoffen. Dans Frères ennemis, le réalisateur français dirige un tandem ultra charismatique dans lequel Schoenaerts affronte Reda Kateb. Le sujet semble vu et revu (deux amis d’enfance se font face, l’un étant devenu flic et l’autre voyou), mais les deux hommes sont si convaincants qu’ils parviennent à redonner de l’allure à un univers trop balisé. Schoenaerts, c’est le roi Midas du cinéma franco-belge : il semble pouvoir transformer n’importe quel film un peu classique en oeuvre singulière, aussi forte que fine.
Articles liés
Tania Mouraud élue membre de la section de peinture de l’Académie des beaux-arts
Au cours de sa séance plénière de ce mercredi 27 mars 2024, l’Académie des beaux-arts a élu Tania Mouraud au fauteuil VIII, précédemment occupé par Guy de Rougemont (1935-2021). Ces élections seront soumises dès demain à l’approbation de Monsieur...
Marine + bgl en concert aux Trois Baudets le 12 avril
Ce duo tente à saisir une émotion forte. Entre jeu de musicien.ne.s et jeu d’acteur.rice.s, ces deux artistes proposent un concert sans équivaut. Marine Dans son univers léger et mélancolique à la fois, Marine évoque ses doutes, ses peines...
Dany Parmentier dans “Gourou” au Petit Palais des Glaces
Une expérience hilarante à la frontière du stand-up et du show de développement personnel. Vous l’avez sans doute découvert en tant que Philippe Risotto avec Airnadette, venez faire la connaissance du Gourou Dany Parmentier dans un spectacle hilarant qui...