L’incandescente Patti Smith enflamme l’Olympia !
Patti Smith à l'Olympia © Samuel Cuneo.
Patti Smith est une artiste hors norme, singulière, inclassable. La dernière fois que nous l’avions vue, c’était en octobre 2023, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage “Un livre de jours”. Elle avait livré au théâtre de l’Odéon à Paris, un spectacle haut en émotion et en tension exaltée, alternant lectures et pauses musicales. Ce 21 octobre 2025, nous avons assisté à son deuxième concert à l’Olympia qui clôturait la tournée européenne célébrant les 50 ans de l’album “Horses”. Ce premier album studio de Patti Smith, enregistré et mixé en 1975 aux Studios Electric Lady de New York, avait alors propulsé l’iconique papesse sur le devant de la scène punk rock.
Et 50 ans plus tard, à bientôt 79 ans, elle occupe encore et toujours cette place avec une fougueuse énergie. Comme à son habitude, elle arrive sur scène d’un pas alerte et nonchalant, avec ce look négligemment étudié, auquel elle est restée fidèle depuis toujours. La scénographie est épurée, simple. Pas besoin de trop en faire, personne n’est là pour cela. Ce qui attire le public de Patti Smith c’est son énergie brute, sa poésie solaire, sa verve engagée. Elle est accompagnée de son groupe constitué de longue date : le guitariste Lenny Kaye, Tony Shanahan, le batteur Seb Rochford, son fils Jackson Smith, et sa fille Jesse Paris Smith les rejoindra au moment du rappel.
Le concert commence par Gloria qui donne le ton pour les deux prochaines heures : intense, puissant, le rock est au rendez-vous, et la rythmique s’emballe. Parmi les temps forts, nous retiendrons également ce rêve qu’elle raconte et dans lequel elle avait croisé l’inénarrable Jim Morrison ; ce songe constitue l’histoire fondatrice du morceau Break it up. Puis Patti Smith, frénétique, éructe ardemment sur Horses dont la construction musicale et la narration scandée envoûtent littéralement l’Olympia, comme dans une transe chamanique. La mélodie de Dancing Barefoot calme ensuite un peu le jeu, accompagné des belles harmonies vocales de Lenny Kaye et Tony Shanahan. Lorsque les premières notes de Because the night résonnent, c’est avec une grâce habitée que Patti Smith célèbre son mari Fred Sonic Smith disparu en 1994.
Plus tard, elle rend également hommage aux enfants palestiniens avec un morceau écrit il y a 20 ans, Peaceable Kingdom. Et enfin, un concert de Patti Smith ne saurait se terminer brillamment sans son éloquent hymne People have the power qu’elle scande de sa voix rauque et survoltée, poing levé, gestuelle affirmée, pour nous rappeler que la voix du peuple compte d’autant plus en ces temps politiques troublés. Patti Smith a toujours été très engagée.
La femme est époustouflante, l’artiste éblouissante. Lorsque l’on assiste à un live de Patti Smith, que ce soit un concert ou une lecture, nous vivons une odyssée exceptionnelle, d’une grande intensité, c’est un dialogue entre elle et nous, une communion puissante à hautes fréquences vibratoires. Sa voix oscille entre poésie vivante, vibrante, incarnée et rage contenue, elle nous transperce, nous transporte.
En effet, chaque live de Patti Smith représente une expérience riche en émotions, où nous sommes témoins d’une vitalité artistique transcendante. Et peu importe l’âge de la dame qui se produit, cet âge, on l’oublie totalement. Parce que cette femme porte en elle une incandescence fascinante et insolente – elle a le feu sacré – et a littéralement enflammé l’Olympia, laissant le public subjugué, voire sonné, par une telle puissance.
Alexandra Ferrero
@la_plumographe
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