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Rencontre avec Jay de Bolides pour leur 11e freetime

© Julien Gamarde

Bolides ce sont deux producteurs et un chanteur : Jay, Crystal et Sam qui tentent de redéfinir le concept du boysband. Influencés par la musique de Tyler, the Creator, Hamza ou encore Bagarre, le jeune groupe français caractérise son univers entre Trap, Pop et R’n’B. 

Depuis le début du confinement, vous sortez un freetime tous les jeudis sur votre Instagram. Parle-moi un peu plus de ce format.

Les freetimes c’est un format plus court et spontané que les singles qu’on sort de manière plus concrète. C’est un petit exercice pour continuer à publier de la musique régulièrement. L’idée c’est de faire, en maximum de trois jours, quelque chose qui nous plait, pour raconter un peu ce qu’il se passe dans nos vies, ou alors partir sur des sujets complètement libres.

Est-ce que vous considérez ces freetimes comme des laboratoires d’idées ? 

Ça peut l’être, typiquement le freetime qu’on sort aujourd’hui, il y a de grandes chances qu’on en fasse un morceau. Ça nous permet aussi d’expérimenter, c’est un exercice libre sans trop de contraintes. Parfois ça peut nous apporter des clés pour comprendre vers quelle direction on pourrait bosser tel ou tel morceau.

Vous avez fait de nombreuses collaborations cette dernière année. Qu’est-ce que ce processus créatif apporte à votre projet ? 

Déjà c’est fun, ça permet de rencontrer des gens qui font la même chose que nous et de se faire des copains. C’est une manière de connaitre les personnes qui sont dans la même scène que nous, de voir d’autres façons de créer.

Parle-moi des artistes avec lesquels vous avez travaillé.

On a commencé par bosser avec Oscar Emch, avec qui on travaille très régulièrement. Après on a rencontré Kendra, et on s’est dit que c’était plutôt agréable de faire ces collabs dans le cadre des freetimes. C’est plus facile de rencontrer les artistes à travers une petite capsule, c’est assez rapide et ça n’engage à rien. Comme les morceaux étaient cools on s’est dit qu’on allait les regrouper sous la même égide. Et c’est comme ça qu’on a fait Boys and Girls Vol.1,  notre dernier EP.

© Emma Birski

Quelles-ont été vos influences pour cet EP Boys and Girls Vol.1

Beaucoup de R’n’B, pas mal de Sango, Myth Syzer, Blood Orange. Aussi un peu de trap, on aime bien Slimka, Laylow… Mais c’est un EP qui s’est fait au fur et à mesure des rencontres. En général on fait la prod en même temps que les chanteurs écrivent, leur présence est souvent retranscrite sur la musique. Par exemple, Ehla c’est quelqu’un de très calme, très douce, ça a donné Vis-À-Vis. Alors qu’avec Hyacinthe, qui venait de sortir son album RAVE, on voulait un mood plus club.

Vous tentez à travers votre projet musical de redéfinir le concept du Boys Band, qu’est-ce que cela veut dire pour vous ? 

On n’a toujours pas de réponse à cette question. Avec Bolides on a eu envie de se rapprocher de tout ce qu’on osait pas trop faire pour se donner plus de liberté. On est trois garçons, on fait du R’n’B, ça peut être très cheesy, et le boysband c’est une manière de prévenir que des fois ça sera probablement kitch, désolé.

Tu peux nous en dire plus sur vos projets à venir ?

En ce moment même on est en train de terminer le prochain EP et on est très content. Ça ressemble de plus en plus à ce qu’on veut faire. C’est la première fois qu’on travaille des morceaux en se disant qu’ils vont s’accorder dans un long format et formuler un propos plus global. On commence à faire des tracks où le texte et la prod cherchent à être en connexion, et il y a quelques titres sur l’EP qui sont plutôt réussis dans ce sens là. On est en train de trouver notre «son» et, dans les mois à venir des morceaux vont sortir.

Vous qualifiez votre musique de trap-pop, terme un peu ambigu, qu’est-ce qu’alors la pop d’aujourd’hui ? 

La pop d’aujourd’hui, ça peut être n’importe quoi, surtout depuis qu’il y a les plateformes de streaming. J’ai l’impression que les gens sont plus responsables de ce qu’ils écoutent. Donc si on prend juste le terme «musique populaire» ça peut être un peu n’importe quelle esthétique. Je suis assez convaincu que dans le hip-hop il y a plein de choses qui sont très pop avec des projets comme Laylow, Tyler, The Creator ou même des projets plus rap comme Josman. Dans un autre extrême, BigFlo & Oli ou Maitre Gims, pour parler des artistes qui remplissent des stades, c’est ça aussi la musique Pop.

Hélène de Montalembert

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